Des perspectives suisses en 10 langues

Polar et le lien Paléo

swissinfo.ch

Le musicien irlando-genevois Polar, alias Eric Linder, est un habitué de la manifestation nyonnaise. Rencontre, peu avant sa prestation 2002.

C’est la troisième fois que Polar donne un concert dans le cadre du Paléo festival. Mais Eric Linder y est également venu avec son projet électro «Polatronic» ou encore dans le cadre d’une collaboration avec Stephan Eicher.

Un suivi, qui, évidemment, crée des liens: «Ce sont des gens qui étaient là lors de mes premiers concerts. Il m’ont alors proposé de jouer au festival, un coup de pouce qui m’a bien aidé. Et à travers le temps, à travers ces six dernières années, ça a toujours été comme ça, ils étaient là quand j’avais un nouvel album qui sortait. J’ai la chance qu’il y ait cette fidélité, et je m’en rends compte» explique Eric.

A tel point que sur le tout nouveau disque du chanteur, «Somatic», le Paléo Festival de Nyon est dûment intégré aux nombreux remerciements.

Somatic

Un 3e opus qui représente une continuité logique dans le parcours de Polar. Le premier album jouait la carte de l’intimisme forcené. Le deuxième amorçait une discrète ouverture. «Somatic», tout en restant dans une veine immédiatement identifiable, s’est enrichi d’arrangements plus sophistiqués, avec toutefois une permanence dans le goût des sons faussement bruts, parfois arides.

«J’avance, je progresse. Le premier, je l’ai voulu dépouillé, je voulais commencer par une mise à nu. Pour le troisième, je voulais des mélodies fortes, et des arrangements fins. Donc on est loin des ambiances du premier album. La personne qui parle est toujours la même… mais beaucoup de choses se sont passées dans ma vie entre-temps.»

Sur la pochette, une maison paisible, un peu kitsch. Pourquoi ce choix? «Il n’y a pas de chemin qui mène à cette maison, répond Linder. Elle est posée au milieu d’un champs. Par ses stores fermés, ses couleurs très vives, on a vraiment envie de savoir ce qui se passe à l’intérieur. C’est énigmatique.»

Et d’ajouter: «J’aimerais bien que les gens aient ce rapport avec mes chansons. Leur côté secret est assez proche de l’ambiance que dégage cette maison».

Du studio à la scène

«Pour moi, c’est important que ce soit différent. Sur le disque, les chansons relèvent presque du premier jet. Je les ai écrites et enregistrées quasiment en même temps. Maintenant, je les ai jouées beaucoup, elles ont donc évolué. Et puis, la grosse différence, c’est la présence du public: il invite à l’énergie, il invite à ce que ces chansons soient plus dynamiques, plus puissantes».

Symptôme le plus évident de cette métamorphose: la voix d’Eric Linder. Sur ses albums, il chante toujours dans un souffle, à peine un murmure… Sur scène, même lors du soundcheck, son chant se déploie, prend une fermeté et une puissance inconnue dans ses enregistrements.

«J’ai besoin de cette énergie face au public. En studio, ‘je ne la sens pas’ comme ça. J’ai essayé, ça ne fonctionnait pas. Mais je pense que ça va arriver… Je pense qu’un tournant de ma musique sera celui-là».

On attend avec impatience. C’est peut-être aussi à lui d’aller guigner dans cette mystérieuse maison aux volets clos. Il y trouvera peut-être des choses qu’il ne soupçonnait pas non plus.

swissinfo/Bernard Léchot

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision