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Retour aux racines

Les instructions avant le jeu, sur fond d'Alpes vaudoises. swissinfo.ch

Chaque année, la Fondation pour les enfants suisses à l’étranger organise des colonies de vacances au pays.

Cet été, près de 260 jeunes de 8 à 14 ans ont pu en profiter, sur différents sites. Visite à Torgon, dans les Alpes valaisannes.

Quand on arrive de Lausanne ou de Genève, la station de Torgon – dans le Chablais valaisan – constitue le premier accès possible au vaste domaine des Portes du Soleil, haut lieu du ski en hiver et de la randonnée en été. D’ici, la vue sur la plaine et sur les montagnes alentour est saisissante.

En grimpant l’étroite route en lacets, on admire autant la vue que l’habileté du chauffeur à négocier les virages. Et c’est avec un peu de soulagement que l’on débarque à la Poste de Torgon, voisine de la maison de vacances «La Nouvelle Volière».

Nous sommes dimanche, c’est la journée des jeux. Pas d’excursion ni de visites au programme. Tout le monde est là et une joyeuse activité règne autour de la maison.

Une vingtaine de pays


Depuis la terrasse semée de gazon, le regard embrasse la vallée du Rhône, très large à cet endroit où le fleuve n’est plus très loin de se jeter dans le Lac Léman. En amont, elle est barrée par le défilé de St-Maurice, véritable porte d’entrée du Valais et en aval, elle s’ouvre sur la vaste étendue du lac.

Et en face, pratiquement à nos pieds, les communes vaudoises d’Aigle et d’Yvorne, avec leurs vignobles en terrasses qui montent très haut sur les contreforts des Alpes vaudoises.

C’est dans ce cadre grandiose qu’une cinquantaine d’enfants de 8 à 14 ans, tous fils et filles de Suisses de l’étranger, vont passer quinze jours de vacances et de découverte de leurs racines. Ils viennent de plus de 20 pays différents, de l’Iran au Mexique, en passant par le Kenya, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et bien d’autres encore.

Mais pour l’heure, ils ont mieux à faire que d’admirer le paysage. Engagés dans une vaste course d’obstacles qui mobilise les muscles et les neurones, ils doivent prouver leurs connaissances en histoire, leur maîtrise du roller et leur habileté à éteindre des bougies avec un pistolet à eau ou à slalomer entre des piquets avec les yeux bandés.

La Suisse, une notion vague


Neuf monitrices et moniteurs sont chargés d’encadrer ces enfants et de veiller à leur bien-être. Et c’est Markus Kurmann qui assume la direction de l’ensemble.

«Ces colonies visent un double objectif, explique-t-il. Il s’agit d’abord de leur apprendre à connaître leur pays d’origine, que certains voient pour la première fois, et également de tisser des liens entre ces jeunes gens, qui viennent de partout et qui ont leurs racines suisses pour héritage commun».

Pour nombre d’entre eux, la notion de «Suisse» est parfois bien vague. Certains sont de deux parents suisses, d’autre d’un seulement. Et peu d’entre eux parlent vraiment une des langues nationales. On remarque d’emblée que le Schwytzertütsch ne leur est pas très familier – ni même très sympathique.

C’est donc un peu la tour de Babel, dont émerge tout naturellement un anglais international. Ici comme en d’autres circonstances similaires, il s’impose comme langue de communication.

Cervin, fondue et Grande Dixence


A l’intérieur, les murs de la plus grande salle sont couverts d’affiches sur les pays où vivent ces enfants. «Nous avons demandé à chacun de décrire brièvement son pays, explique Markus Kurmann. C’est vraiment là-bas qu’ils sont chez eux, où ils parlent la langue. Ici, ils sont en vacances, et très curieux d’en apprendre le plus possible».

Leur séjour sera donc l’occasion d’aller voir les lieux incontournables de ce coin de pays: Zermatt et son Cervin, l’imposant barrage de la Grande Dixence, les Salines de Bex ou le Château de Chillon. Occasion de découvertes culinaires également, avec les inévitables fondue ou pain perdu. Et le programme comprend encore une soirée entièrement dédiée à un quiz sur la Suisse.

Markus Kurmann et son équipe sont ravis de la bonne ambiance qui règne à Torgon. Les jeunes participants à la colonie ne sont pas moins enthousiastes et trouvent la station «beautiful». Beaucoup admirent les montagnes, tandis que les autres apprécient le fait de se retrouver entre jeunes de leur âge.

Pour mesurer le succès de ces camps d’été et d’hiver de la Fondation pour les enfants suisses à l’étranger, il suffit de considérer les listes d’attente. Ainsi, pour cette année, six d’entre eux sont déjà pleins, et il ne reste que quelques places pour le septième, au Beatenberg.

swissinfo, Urs Maurer à Torgon
(traduction et adaptation de l’allemand, Marc-André Miserez)

– Chaque année, la Fondation pour les enfants suisses à l’étranger organise plusieurs camps de vacances de quinze jours, en différents lieux du pays.

– Ils sont ouverts aux enfants suisses de l’étranger âgés de 8 à 14 ans.

– Cette année, les camps d’été ont lieu à Säfa (Zurich), Wald (Appenzell), Torgon (Valais), Mannenbach (Thurgovie), Valbella (Grisons), Hasliberg et Beatenberg (Berne).

– Cette offre estivale est complétée par deux camps de ski en hiver.

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