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Rouge sang et bleu nuit

Camilla et Drago, plus sculpturaux que jamais. Marini / Dargaud

Le 3e tome de «Rapaces» vient de paraître. A chaque épisode, le scénariste belge Dufaux et le dessinateur italo-suisse Enrico Marini nous emmènent un peu plus loin dans la beauté et l'horreur.

Rien ne va plus pour le genre humain, bientôt réduit au statut d’animal en voie de disparition. Et quand l’agent Vicky Leonore cauchemarde en s’imaginant au zoo, nue dans une cage et mangeant de la viande crue, elle n’est pas loin de la réalité qui menace l’humanité, ou ce qu’il en reste.

Car les vampires sont partout, ou presque. Sur la planète Terre, ils ont pris le pouvoir, préférant la puissance, la fortune, à la sauvagerie et à la liberté de leurs origines. Cela, deux d’entre eux ne l’ont pas accepté: le terrible Drago et sa non moins terrible sœur Camilla, toujours aussi amateurs de carnage. Tous deux se rebellent contre ceux de leur race, et tuent tous azimuts.

Sur leur piste, Vicky Leonore. Mais la rousse policière est fort sensible à l’érotisme torride que dégagent les deux vampires, traqués également par un mystérieux personnage, Aznar Akeba. Les liens qui unissent celui-ci à Drago sont dévoilés dans ce troisième tome…

Série fantastique et gothique, «Rapaces» joue la carte de l’extrême, un peu plus à chaque épisode. Univers urbain post-nucléaire, épées médiévales, vêtements hyper-sexualisés des héros – ah, la guêpière rouge de Camilla – scènes de tueries franchement gore, tout est excessif, énorme, «too much». Mais ce qui serait irritant ailleurs passe très bien chez Dufaux et Marini, dont le talent n’est plus à démontrer.

Dufaux, 51 ans, est l’un des scénaristes les plus féconds et les plus cotés du métier. Quant au Bâlois Marini, 31 ans, dont le dessin a déjà illuminé des séries comme «Gipsy», «Le Scorpion» ou un western brutal intitulé «L’étoile du Désert», son trait est une fois de plus imparable. Son trait, et également ses couleurs: sa façon de faire se heurter le chaud et le froid, le rouge et le bleu, tout en jouant de la gamme des ocres et des orangés, reste sans concurrence.

A noter qu’en Belgique, dès le 31 mai et jusqu’au 24 juin, la librairie-galerie Brüsel (100, Bd Anspach, Bruxelles) propose une exposition consacrée à Enrico Marini.

Bernard Léchot

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