St-Pétersbourg veut renouer avec son faste d’antan
Pour les 300 ans de la «ville des héros», Vladimir Poutine entend promouvoir une nouvelle image de la Russie.
Même si elle a contribué à la construction de Saint-Pétersbourg, la Suisse n’est pas invitée aux festivités.
Mardi 27 mai, c’était le tricentenaire de la ville édifiée par Pierre le Grand. Malgré le travail accompli par les architectes tessinois pour façonner la ville de Saint-Pétersbourg, la Suisse ne figure pas dans la liste des pays invités aux célébrations.
Excuse officielle: la Suisse ne fait pas partie de l’Union européenne (UE). Exclue des festivités au même motif, la Norvège, après avoir lourdement protesté, a pour sa part joué les invités de denière minute.
Les manifestations organisées dans le cadre de l’anniversaire de la «Venise du Nord», du 26 au 31 mai ont permis la tenue de la plus importante réunion de chefs d’Etat depuis l’enterrement d’Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien assassiné en 1995.
Un ravalement de façades
C’est dire l’importance de l’événement pour Vladimir Poutine. Par ce biais, le chef de l’Etat russe a en effet tenté de redorer l’image de son pays auprès de l’opinion publique internationale.
Pour beaucoup, la Russie demeure un pays où les réformes économiques restent difficiles à mettre en œuvre compte tenu de l’oligarchie politique et financière qui la domine.
Toujours est-il que les routes, les façades et même les pots de fleurs, ont été rafraîchis à grands frais pour l’occasion.
Pas moins de 5000 délégués officiels en provenance des principaux gouvernements de la planète participent à cet événement.
Outre les dirigeants des pays membres du G8, les représentants des pays satellites de l’ancienne URSS, ainsi que les Chinois et les Indiens ont pris part à la partie officielle des festivités.
Des efforts payants
C’est dire que les moyens financiers (qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars) et l’énergie dépensés depuis trois ans par Vladimir Poutine ont payé.
Concerts, galas, feux d’artifice et ballets de navires sur la Neva ont marqué les différentes étapes des cérémonies d’anniversaire de la ville natale du président Poutine.
Autant d’occasions pour le président de marquer l’attachement de son pays à l’Ouest et aux valeurs qu’il véhicule. Depuis la fondation de la ville, Saint-Pétersbourg a toujours incarné la volonté d’ouverture de la Russie sur l’Occident.
«Le président Poutine cherche consciemment à redonner sa gloire passée et un caractère international à sa ville natale», remarque Isabelle Luethi, consul honoraire de Suisse qui gère un hôtel et une école de langues dans l’ancienne capitale impériale.
Et la consul d’ajouter: «les festivités permettront en outre de promouvoir une nouvelle image de la ville à travers le monde».
Une semaine suisse
Et au vu des circonstances, la Russie est en passe d’opérer un retournement spectaculaire sur la scène internationale.
Au terme des opérations militaires en Irak, Vladimir Poutine profitera sans doute de l’occasion qui lui est offerte de se poser en médiateur de la communauté internationale.
En effet, juste avant la réunion du G8 à Evian, il a orchestré la première rencontre officielle entre les partisans du conflit (Etats-Unis, Grande-Bretagne et Espagne) et ceux du respect de la légalité internationale (France, Allemagne et Russie).
Même si elle n’a pas pris part aux manifestations officielles, la Suisse ne s’avoue pas vaincue pour autant. Du 6 au 13 juillet, elle organise une semaine de festivités dans l’ancienne capitale impériale.
Echanges économiques et scientifiques, conférences sur l’architecture, concerts, la traditionnelle raclette et l’offre de plusieurs cadeaux rythmeront le déroulement de ces Swiss Days.
Avec en point d’orgue, la visite officielle du président de la Confédération, Pascal Couchepin, le 9 juillet. Une manifestation qui permettra de raviver des liens historiques qui existent depuis de nombreuses années entre les deux pays.
swissinfo, Jean-Didier Revoin
– Du 24 mai au premier juin, la ville de St-Pétersbourg fête son 300e anniversaire.
– Dans le cadre des festivités, 42 chefs d’Etat et de gouvernement sont invités à ce qui s’assimile à un sommet mondial qui se déroule les 28 et 29 mai.
– La Suisse, non-membre de l’UE, n’est pas invitée aux cérémonies officielles.
– Mais une visite du président de la Confédération, Pascal Couchepin, est prévue le 9 juillet.
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