Stravinski et Béjart à Lausanne
Le Ballet Béjart Lausanne propose un spectacle construit sur quatre œuvres signées Stravinsky.
Pour évoquer et le ballet, et le compositeur, rencontre avec Maurice Béjart.
Le retour de Stravinsky chez Béjart? Non! «Stravinski ne m’a jamais quitté… Le ‘Sacre’ a encore été donné l’année passée à Paris, l’Oiseau est donné régulièrement», rappelle le chorégraphe marseillais, installé à Lausanne depuis 1987.
A Lausanne en ce mois d’octobre, on retrouvera «L’Oiseau de Feu», donné pour la première fois en 1909 et porté à la scène par Béjart dès 1970. «L’Oiseau de Feu», oeuvre célébrissime, où le phénix renaît de ses cendres et dit la quête de l’absolu, sera en l’occurrence précédée de «Concerto pour Violon en ré», «Renard» et «Circus Polka».
Reprise, re-création et surprise!
Le ‘Concerto’ n’a pas été vu depuis vingt ans. Maurice Béjart a décidé de le remonter exactement comme à sa création. «J’ai appelé l’interprète principale d’alors, qui est venue faire travailler les filles pour qu’elles aient le style que j’avais inculqué à cette époque-là».
Autre démarche avec «Renard», une œuvre chantée sur un texte de Ramuz. «Très drôle, très humoristique», précise Béjart, avant de constater: «A l’époque actuelle, on a aussi envie d’avoir des choses drôles».
«Renard» avait été créé à l’Opéra de Paris. Mais la version lausannoise sera totalement nouvelle: «Aucun rappel du travail précédent».
Quant à «Circus Polka», le mystère plane: «Surprise!», dit le chorégraphe, l’œil bleu et réjoui.
Tout danser
Maurice Béjart évoque le «cas» Stravinsky. Pourquoi le «cas»? «Parce que sa musique de ballet est de la grande musique de concert. Dans les salles, on joue la musique de ballet de Stravinsky. Souvent, la musique de ballet est légèrement mineure. Avec lui, c’est de la très grande musique. Le ‘Sacre du Printemps’, c’est peut-être le chef d’œuvre du XXe siècle, et c’est un ballet!»
Question parfaitement générale pour conclure… Qu’est-ce qui fait que, pour Maurice Béjart, une musique est une musique de danse?
«Si on le sent, on peut tout danser. J’ai dansé sur de la musique européenne, extra-européenne -japonaise, indienne, brésilienne-, de la musique électronique, de la musique concrète… A partir du moment où on sent une communauté avec le son qu’on entend, il n’y a pas de limites. Toute musique est danse».
swissinfo/Bernard Léchot
«Stravinsky Béjart», Salle Métropole, Lausanne, du 23 au 31 octobre 2002.
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