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Un nouvel outil pour exporter le rock suisse

Franz Treichler, leader des Young Gods, pourrait parrainer des groupes suisses à Londres en 2004. younggod.com

«Swiss Music Export» aide les groupes suisses à trouver des engagements à l'étranger.

L’Association est financée par des acteurs existants des milieux culturels, Pro Helvetia en tête. Anita Fetz a été nommée à la présidence.

Dans la plupart des pays européens, les musiciens peuvent compter sur des organismes officiels ou semi-officiels qui fournissent aide et conseils aux artistes désireux d’élargir leur horizon et leur public. Les Anglais viennent par exemple d’ouvrir une antenne à New York car les ventes de musique britannique sont en forte baisse aux Etats-Unis.

En Suisse, les musiciens devaient jusqu’ici frapper à plusieurs portes pour obtenir de l’aide. Quant aux festivals étrangers souhaitant faire venir un groupe helvétique, ils devaient parfois passer par plusieurs contacts avant de trouver le bon partenaire.

C’est pourquoi l’association Swiss Music Export (SME) a vu le jour, portée par quatre partenaires tous actifs sur ce terrain: la fondation Pro Helvetia, le Pourcent culturel Migros, la Fondation SUISA pour la musique et la Fondation romande pour la chanson et les musiques actuelles (CMA).

Débuts en 1999

La plate-forme fonctionne depuis 1999, mais a pris son envol officiellement l’été dernier. La nomination d’une présidente chargée de défendre les intérêts des musiciens suisses sur le terrain fédéral doit en outre renforcer la présence de SME.

La conseillère nationale socialiste bâloise Anita Fetz (PS) s’engagera en effet pour que «le rock et la musique pop, ainsi que le classique, soient enfin pris au sérieux dans les milieux politiques et économiques. C’est une condition pour que la musique puisse être mieux exportée à l’étranger», écrit-elle dans un communiqué.

SME dispose d’un budget qualifié de modeste, 200.000 francs pour 2003, versés «à peu près à égalité par les quatre partenaires, avec un léger plus de la part de Pro Helvetia», a expliqué Philipp Schnyder du Pourcent culturel.

L’an dernier, la SME a soutenu une vingtaine de musiciens dans des manifestations telles que le festival Sonar à Barcelone, le Printemps de Bourges, mais aussi dans des foires comme le MIDEM. La semaine suisse mise sur pied au Batofar de Paris fin mai 2002 était également due à l’association.

Festival à Londres

«Le nombre des bénéficiaires devrait être plus élevé cette année, car nous avons davantage d’événements en préparation, a indiqué le directeur Marc Ridet, également à la tête de la Fondation CMA.

L’association attend aussi beaucoup d’un festival prévu pour 2004 au Cargo de Londres, où des Suisses seront parrainés par des artistes connus. Des négociations sont en cours.

Dans un premier temps, la SME concentrera son aide sur le rock et la musique électronique. Le rap pourrait suivre. «Nous travaillons surtout dans des registres underground», précise Marc Ridet.

«Etre bon en Suisse ne signifie pas forcément être bon en Allemagne ou en France ou en Angleterre, ajoute Marc Ridet. Notre expérience fait que nous savons qui a un potentiel.»

Pas de confusion

Les partenaires ne voient aucun danger de confusion entre les tâches respectives de leur propre association et celles de SME. Tous continueront à œuvrer de leur côté comme auparavant. «Nous aidons par exemple les artistes dans l’organisation de leurs tournées à l’étranger», note Marius Kaeser de Pro Helvetia.

L’association entend également rechercher d’autres partenaires, notamment parmi les ‘majors’ du disque. «Il y a un vrai manque: les compagnies suisses ne signent pas assez d’artistes locaux, estime Marc Ridet. Elles ont tout intérêt à travailler avec nous.»

En 2002, la SME a obtenu l’aide de Présence suisse pour les concerts au Batofar. Cette collaboration devrait se poursuivre, espèrent les membres de l’association.

«Grâce à leur Bureau Export, les groupes français ont triplé, voire quadruplé leurs exportations ces cinq dernières années, précise le directeur. On ne fera peut-être pas aussi bien, mais la mise en commun de nos compétences donne en tout une plus grande crédibilité à tous les partenaires.»

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich

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