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Des étoiles, mais peu de stars…

La magie de la Piazza Grande. Keystone

Ouverture de la 56e édition du Festival international du film de Locarno.

La tête dans les étoiles, sur la Piazza Grande, la magie opère. Pourtant, on est loin de Hollywood, très loin, cette année.

S’il plaît avant tout pour son atmosphère, le festival de Locarno est moins intéressant pour le marché que Cannes, Venise ou Berlin.

«Un réalisateur de Taiwan, par exemple, qui remporte le Léopard d’Or à Locarno, est immédiatement oublié le jour suivant», commente Daniel Hitzig, animateur d’une émission sur le cinéma à la télévision suisse alémanique SF DRS.

«A Cannes, Venise ou Berlin, les responsables font leurs choix sur la base de critères commerciaux, poursuit le critique. Un festival comme Locarno, par contre, s’intéresse plutôt à la valeur artistique d’un film.»

Loin de Hollywood

Cette année, l’absence de ‘blockbusters’ américains est plus frappante que jamais. Pas une seule grosse avant-première.

Par contre, «cette 56e édition pourrait réserver de belles surprises», selon Antonello Catacchio, journaliste qui suit Locarno depuis longtemps.

«Cannes, le festival le plus riche, le plus puissant, a été bien modeste cette année, poursuit le critique italien. Locarno a donc raison d’opter pour une programmation plus personnelle. Et puis, cela fait un bien fou de découvrir d’autres films, des réalisateurs peu connus.»

Un air de vacances

«Locarno n’est pas le festival du business», ajoute Samir, cinéaste et producteur suisse d’origine irakienne, présent cette année avec quatre films. «On s’y sent bien et c’est aussi un élément qui apporte beaucoup à l’industrie du cinéma.»

Par rapport à d’autres rendez-vous de la même ampleur, comme Rotterdam ou San Sebastian, le festival tessinois a l’avantage de se dérouler en plein été. Ce qui lui donne une atmosphère particulière, un air de vacances.

Mais, au-delà, c’est aussi l’occasion pour un réalisateur suisse de se faire connaître. «Locarno est l’un des rares festivals, en Suisse, qui offre une visibilité internationale, précise Samir. Pour ne pas dire le seul…»

L’ère Bignardi

A la tête du ‘plus petit des grands festivals’, Irene Bignardi dirige sa troisième édition en perpétuant la tradition: le caractère alternatif de Locarno. Mais la nouvelle directrice artistique a aussi fait d’importants changements.

Ainsi, avant l’arrivée d’Irene Bignardi, un réalisateur n’avait le droit de présenter que son premier film, éventuellement son deuxième, mais c’est tout. «Jim Jarmusch ou Atom Egoyan ont été découverts à Locarno», se souvient Samir.

Désormais, cette restriction est levée. Ce qui offre plus de liberté au moment de la sélection. Mais, selon le réalisateur, cela pourrait aussi enlever sa spécificité au festival.

Cela dit, après deux éditions seulement, il est trop tôt pour porter un jugement sur l’ère Bignardi.

swissinfo, Raffaella Rossello et Hansjörg Bolliger
(Adaptation: Alexandra Richard)

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