DJ Bobo doit rendre de l’argent à la Confédération
DJ Bobo a dû annuler ses concerts caritatifs à Zagreb et Sarajevo. Son cachet aurait dû servir à la lutte contre les mines anti-personnelles dans les deux républiques d'Ex-Yougoslavie.
Et le Ministère des affaires étrangères suisse lui réclame son avance de 350 000 francs.
D’abord connu en Suisse-alémanique, DJ Bobo fait un tabac en Allemagne, dans les pays de l’Est et au Japon. Il vient même de remanier un vieux tube latino pour le compte de Coca Cola.
Support de la dernière publicité de la multinationale américaine, le fameux «Chihuahua» de la popstar argovienne, – version techno-pop -, est en effet sur toutes les lèvres. Et risque bien d’être le tube des plages cet été.
Et, dans le cadre de sa tournée «Visions», le poids lourd du show-business suisse devait donner deux concerts caritatifs les 27 et 29 juin à Zagreb et Sarajevo.
Mais, selon le quotidien «Luzerner Zeitung», il a dû annuler ces deux dates organisées par l’agence Open Hearts. Pour la simple raison que les scènes ne pouvaient supporter les 120 tonnes d’équipements nécessaires à son spectacle grandiloquent.
Voilà une nouvelle qui a dû décevoir les milliers de fans croates et bosniaques de DJ Bobo.
Un demi-million perdu pour le déminage
Mais c’est surtout une mauvaise nouvelle pour la lutte contre les mines anti-personnelles. C’est que les deux républiques d’ex-Yougoslavie en sont encore truffées. On estime leur nombre à environ un million.
DJ Bobo s’était en effet engagé à renoncer aux cachets de ces deux concerts placés sous le slogan «No Mines» («Pas de mines»). La somme, soit 500 000 francs, aurait dû profiter au déminage dans ces régions.
Convaincu par le projet, le ministère suisse des affaires étrangères (DFAE) avait même accepté de verser une avance de 350 000 francs à la société organisatrice des concerts Open Hearts SA.
Le DFAE veut être remboursé
Par chance, comme l’explique Sydney Weill de Open Hearts, son agence avait contracté une assurance contre l’annulation de spectacles. Le remboursement est donc garanti.
«Comme nous avons conclu un contrat avec Open Hearts, explique Simon Hubacher, nous exigeons qu’il soit respecté».
«Nous sommes effectivement responsables de l’argent du contribuable», poursuit le directeur de l’information du DFAE.
Le DFAE regrette enfin que ce projet peu orthodoxe et original ait capoté.
L’organisateur Sydney Weill espère tout de même pouvoir reporter les concerts à une date ultérieure. Ou du moins pouvoir «faire autre chose» pour favoriser le déminage.
© Berner Zeitung, David Sieber
(traduction, Anne Rubin)
– DJ Bobo, de son vrai nom, René Baumann.
– 05.01.1968: naissance à Kolliken (Argovie).
– 1984: apprentissage de boulanger-pâtissier.
– 1985: il commence à mixer (DJ) à la maison de quartier d’Aarau.
– 1993: percée musicale avec «Dance with me». Le tube sera n°1 dans les charts suisses et entrera dans le Top 10 international.
– De 1994 à 2000: tournées dans le monde entier. En 1996, il fera la première partie de Michael Jackson.
– 2000: publication de sa bibliographie.
– Il a vendu 10 millions d’albums depuis le début de sa carrière.
– Et 500 000 singles de «Chihuahua».
– Il a déjà été consacré 7 fois comme l’artiste suisse qui a fait les meilleures ventes de l’année.
– DJ Bobo est aussi le musicien le mieux payé de Suisse, devant Stefan Eicher.
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