Elle est «gugusse» et elle s’en vante

Dans «La Soupière», jouée le 15 mai au Grand Casino de Genève, Micheline Dax joue le rôle d'une vieille tante que l'on veut tuer pour son argent. Portrait.

«La Vieille», c’est le nom qu’on lui donne dans La Soupière, pièce de Robert Lamoureux qui sera présentée le15 mai, à Genève, dans la mise en scène de Francis Joffo. Micheline Dax y tient le rôle d’une tante riche que l’on veut tuer pour lui prendre son argent. «Plus je suis en danger, plus le public se marre», confie l’actrice amusée. Ce qui frappe quand elle parle, c’est sa voix dont les fluctuations bien maîtrisées constituent à elles seules une partition musicale.

Son meilleur cadeau, elle l’a reçu du compositeur Joseph Kosma qui fit d’elle «une instrumentiste» en lui proposant de siffler le générique de Crésus, le film de Jean Giono.

C’était l’une de ses plus belles contributions au cinéma où elle avoue avoir réalisé «des choses bien moins passionnantes qu’au théâtre». Quand «La dernière bourrée à Paris» (le film de Raoul André) est sorti, Micheline Dax, qui y jouait, se sentit couverte de honte. «C’était monstrueux de bêtise. Mais que voulez-vous? Le métier d’acteur, ce n’est pas toujours simple».

Sacha Guitry lui facilita la tâche, lui qui a su fournir aux comédiens les meilleurs rôles du répertoire. Elle en a fait l’expérience en interprétant une de ses pièces «N’écoutez pas Mesdames».

Là encore, elle avait amusé le public. «J’ai toujours été considérée comme une comique. Mais je n’ai jamais su s’il fallait en rire ou pleurer». Alors, pour calmer ses interrogations, Madame Dax a écrit «Je suis gugusse, voilà ma gloire». Un récit autobiographique qui envoie un clin d’oeil à «Minuit chrétiens, voilà ma gloire», cantique que, petite, elle chantait durant la messe de Noël. Pour une femme qui ne croit pas au ciel, c’était un défi.

Ghania Adamo

«La Soupière». Genève, Grand Casino; le 15 mai, à 20h30. Location: 022/732 06 00