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A l’école du goût

Les saveurs du monde à Morges en 2002. www.gout.ch/www.poesie.org

D'appétissantes et pédagogiques surprises sont prévues au menu de la 3e Semaine du goût qui a débuté jeudi dans toute la Suisse.

Avec pour la première fois cette année, une «Journée nationale du goût dans les écoles». Pour exciter les papilles gustatives des cinq-quinze ans.

La première édition, en 2001, était exclusivement romande. L’année suivante le Tessin et le canton de Berne avaient rejoint le mouvement et maintenant la manifestation se veut nationale.

Cependant le nombre d’événements reste encore modeste en Suisse alémanique et italophone par rapport à la partie francophone du pays. Le canton de Vaud, d’où est partie l’idée en Suisse, est toujours le plus actif.

L’objectif de cette manifestation est de faire découvrir des produits indigènes, mais également venant du reste du monde. Il s’agit en outre de développer le sens de la convivialité et le plaisir des goûts.

Avec cette année, une dimension supplémentaire liée à la participation des écoles, là aussi encore majoritairement vaudoises.

La «Journée nationale du goût dans les écoles» – une dénomination quelque peu pompeuse comme le reconnaît l’un des organisateurs – se déroulera en fait sur plusieurs jours suivant les endroits.

Le plaisir de manger

Outre les objectifs communs à la manifestation, il s’agit aussi, entre autres, de promouvoir la santé et faire découvrir les particularités des nutriments et les aspects ethno-culturels de l’alimentation.

Mais surtout, insiste le professeur et formateur cuisine Yvan Schneider, il s’agit de faire découvrir le plaisir de manger.

«Car, explique le responsable de la coordination du groupe Ecoles, il y a une inculture qui se profile à cause d’un manque de transmission du savoir culinaire, des produits tout prêts. Et puis dans certaines familles, pour diverses raisons, les enfants sont livrés à eux-mêmes.»

Bref, il y a tout un faisceau de phénomènes – dus notamment à l’évolution de la société et aux contraintes de la vie moderne – qui font que des connaissances se perdent.

Les habitudes…

Et d’ailleurs quand il a été demandé aux enfants quels menus ils voulaient déguster à l’occasion de la Semaine, la réponse fut… hamburger et frites ou du poulet.

Cette réponse ne constitue pas vraiment une surprise. Mais elle a quand même quelque peu désespéré le restaurateur lausannois qui cherchait à titiller leurs papilles gustatives!

Celui-ci ne s’est pas, pour autant, découragé. Il a décidé de concocter un repas en partant de l’idée du poulet.

Mais les enfants se retrouveront aussi face à des légumes farcis avec différentes fines herbes, de la compote de poires aux airelles et du pain aux orties.

Fourchette verte

La diététique n’est bien sûr pas ignorée durant cette Semaine. C’est pourquoi Laurence Margot, en sa qualité de responsable du label Fourchette verte pour le canton de Vaud, y a été associée.

Fourchette verte est un label de qualité pour les restaurants tant pour les adultes que pour les juniors de cinq à quinze ans.

«Les restaurateurs, explique la diététicienne, s’engagent à respecter un certain nombre de critères, comme l’assiette équilibrée, des boissons sans alcool, l’espace sans fumée, l’hygiène et le tri des déchets.»

Une vingtaine de restaurants scolaires, qui ont le label Fourchette verte junior, participent à l’opération. Les cuisiniers établissent avec les enfants des recettes originales où les légumes, ces mal-aimés, sont à l’honneur.

Actions diverses

Dans le menu préparé par les restaurants du Département social romand, il y aura du jus de pommes du pays et du poisson du lac Léman, afin de promouvoir les produits du terroir.

D’autres types d’actions sont également mis en place. C’est ainsi que dans une école du Valais, une comparaison sera réalisée entre les plats faits maison et ceux achetés.

De petits vaudois devront reconnaître les saveurs de différentes pommes. D’autres iront au marché pour les sortir de l’univers du supermarché.

De jeunes fribourgeois auront l’occasion de découvrir la vie d’une cuisine et les techniques qui y sont utilisées. Et la thématique «cinq sens en éveil à la ferme» est à l’honneur dans plusieurs cantons romands.

Cela dit, il faut relever que les écoles n’ont pas attendu l’instauration de cette Semaine du goût pour faire découvrir aux élèves les saveurs d’ici et d’ailleurs ainsi que les règles de base de la table. Il y a en effet des cours d’économie familiale où sont données des leçons de cuisine.

Mais, comme l’explique Yvan Schneider, «ce genre de manifestation permet de mettre en contact les différents métiers de bouche avec des élèves.» C’est le meilleur moyen, affirme-t-il, de parler du goût et du plaisir.

swissinfo, Chantal Nicolet

La Semaine du goût se déroule dans toute la Suisse du 18 au 28 septembre.
Les parrains en sont l’homme de télévision français Jean-Luc Petitrenaud – initiateur de cette manifestation en France – et l’humoriste suisse Thierry Meury.
Le député communiste vaudois Joseph Zisyadis, le spécialiste du conflit du travail Marc Rosset et le publicitaire Pierre Berger sont les promoteurs de la Semaine du goût en Suisse.

– Edition 2003:
La manifestation devrait attirer 60’000 à 70’000 personnes.
Quelque 350 événements sont organisés: 306 en Suisse romande (VD/165, VS/81, GE/19, JU/14, FR/14 et NE/13), une trentaine en Suisse alémanique (16 rien que dans le canton de Saint-Gall), deux au Tessin (dont une école) et deux aux Grisons.
47 écoles, répertoriées, participent à l’opération.
Le budget se situe entre 300’000 et 350’000 francs.
Sion (VS) sera intronisée Ville du Goût le 28 septembre.

– Edition 2002:
Environ 50’000 personnes se sont déplacées.
A elle seule, la ville de Morges (VD), faite Ville du Goût, avait attiré 15’000 personnes.
Il y avait 294 événements, dont cinq en Suisse alémanique.
Le budget s’élevait à environ 250’000 francs.

– Edition 2001:
Quelque 35’000 personnes ont participé à la manifestation.
Il y avait 148 événements, la majorité dans le canton de Vaud.
Le budget était de 180’000 francs.

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