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La journée sans voiture ne fait pas l’unanimité

Cette année, la journée sans voiture s'adressait surtout aux pendulaires. Keystone Archive

Lundi, dans toute la Suisse, 57 cités ont participé à la journée européenne «En ville sans ma voiture.» L’an dernier, elles étaient une douzaine de plus.

Les organisateurs ont regretté certaines défections. A l’instar de Zurich qui a fait cavalier seul et de Fribourg qui estimait que ça lui coûtait trop cher.

Le nombre de localités participant à la journée «fond comme neige au soleil», déplorent les organisations écologistes qui la soutiennent. L’an dernier, pas moins de 70 villes suisses avaient pris part à cette action partie de France, qui a désormais acquis une dimension européenne.

En 2002, il est vrai, la date du 22 septembre tombait un dimanche. Et il est plus facile d’inciter les gens à laisser leur voiture au garage lorsqu’ils n’en ont pas besoin pour se rendre à leur travail.

Résultat: cette année, plusieurs villes – dont celles de Zurich et de Fribourg – ont fait défection.

Fribourg n’a pas les moyens

Nous ne voulions pas une participation-alibi, juste pour dire que l’on a fait quelque chose», explique Jean-Charles Bossens, chef adjoint du Service de la circulation de la Ville de Fribourg.

En 2001 et 2002, Fribourg avait concocté un programme très ambitieux, avec des fermetures de rues, des animations et la gratuité des transports publics
«Mais cela nous a coûté très cher, rappelle Jean-Charles Bossens.

Or, cette année, la commune n’avait simplement plus les moyens. Ni financiers, ni en personnel.» Une explication qui ne convainc pas les écologistes.

Pour l’Association Transports et Environnement (ATE), le WWF, Pro Natura, les Verts et Pro Fribourg, la ville a simplement «reculé devant le défi pendulaire».

Zurich fait cavalier seul

Le défi pendulaire, Zurich a choisi de l’éviter. Après le gros succès de l’an dernier, la métropole a carrément décidé d’organiser en solo sa propre journée sans voitures. Ce sera dimanche 27 septembre.

«Nous ne pouvions pas mettre sur pied un tel concept durant un jour ouvrable, au risque de mécontenter fortement les pendulaires», admet Lorenz Steinmann, responsable de cette journée.

Dimanche prochain, le centre ville sera donc fermé et les rues rendues aux piétons, aux vélos et à tous les moyens de transport «propres», y compris les trottinettes, rollers et autres.

Le refus des «diktats»

Alors que nombre de villes européennes n’ont pas hésité à boucler ce lundi leur centre aux voitures, l’exemple zurichois illustre bien une certaine manière helvétique de laisser à chacun le choix des moyens.

«Les critères imposés aux villes européennes pour participer à l’opération n’ont aucune chance en Suisse», estime Nicole Zimmermann, chargée de coordonner l’action au niveau national pour l’Office fédéral de l’énergie.

Ce refus des «diktats» venus d’en haut, les Suisses l’avaient d’ailleurs déjà manifesté en mai dernier, en rejetant l’initiative populaire qui voulait inscrire dans la Constitution fédérale le principe de quatre dimanches sans voiture par année.

Une conscience écologique

Adrian Schmid, responsable de la politique des transports à l’ATE tient toutefois à souligner que les deux choses n’ont rien à voir l’une avec l’autre.

Pour lui, l’action du 22 septembre va plus loin que les simples arguments écologiques. Venir en ville sans voiture est aussi une manière d’améliorer une certaine qualité de vie.

Sur les 57 villes participantes, 40 sont alémaniques. Illustration de cette fameuse conscience écologique que l’on dit plus répandue à l’est de la Sarine, mais également du fait que les Alémaniques disposent en général de meilleurs réseaux de transports publics.

Les Romands aussi dans le coup

Certaines villes romandes ont pourtant consenti de gros efforts. Ainsi Genève (suivant aussi en cela un exemple européen) vient de consacrer une semaine entière à la mobilité.

De nombreuses manifestations et animations ont permis aux habitants de la cité de Calvin de réfléchir à la sécurité des enfants aux abords des écoles, aux bienfaits de l’activité physique et aux solutions alternatives pour les pendulaires.

Dans le canton de Vaud, cette journée de lundi du Jeûne fédéral se trouvait être fériée.

A Lausanne, l’axe Grand-Pont – Chauderon (qui voit défiler normalement 16’000 véhicules par jour) était réservé aux piétons et aux transports publics. Qui étaient gratuits sur tout le réseau régional.

A Neuchâtel, où ce lundi était également férié, un chapiteau dressé près de l’Hôtel de Ville accueillait de nombreux stands d’information sur la mobilité durable.

Enfin, à Bienne, les usagers des transports publics peuvaient circuler à moitié prix sur l’ensemble des lignes. Une bourse aux vélos et un atelier pour contrôler et réparer les vélos étaient également au programme.

swissinfo et les agences

« En ville sans ma voiture » est une action européenne qui se déroule chaque année le 22 septembre.
Depuis deux ans, la journée marque également la fin d’une « Semaine européenne de la mobilité ».
Les villes sont naturellement libres dans leur choix d’organiser l’une ou l’autre.

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