Françoise Courvoisier prend en main Le Poche de Genève

Françoise Courvoisier souhaite jouer le jeu de la curiosité et de la découverte. Théâtre Le Poche

A partir de juillet 2003, Françoise Courvoisier dirigera la salle de la vieille ville, succédant ainsi à Philippe Morand. Rencontre.

Le Théâtre Le Poche change de main. La deuxième institution genevoise après La Comédie, chapeautée comme cette dernière par la FAD (Fondation d’art dramatique), sera dirigée, dès juillet 2003, par Françoise Courvoisier.

Le directeur sortant Philippe Morand lègue à ce théâtre, sis au cœur de la vieille ville, une réputation dont l’excellence ne s’est jamais démentie, aussi bien en Suisse romande qu’en Belgique, en France ou au Québec.

Auteurs vivants, souvent peu connus

Cette petite salle de 130 places, il l’a grandement ouverte sur l’espace francophone d’un côté et sur le théâtre contemporain de l’autre. Son atout? Les coproductions avec les scènes étrangères. Son pari? La mise en scène d’auteurs vivants, souvent peu connus.

Pari réussi que Françoise Courvoisier souhaite maintenir. L’actrice, la dramaturge et la metteuse en scène hérite donc d’un lieu «riche» et bénéficie de l’attrait du public pour Le Poche, toujours plein les soirs de représentation.

Pour autant, elle doit y trouver sa place, avec un budget annuel tournant autour de 1 500 000 francs. Mais la jeune femme, qui a fondé et dirigé durant cinq ans le Théâtre de la Grenade – une petite scène du off genevois dont la programmation ne manque pas de panache -, est très heureuse d’avoir enfin trouvé un lieu à la mesure de ses ambitions.

«A la Grenade, explique-t-elle, je souffrais du manque de moyens, notamment financiers. Le Poche sera pour moi un outil de théâtre fantastique».

Curiosité et découverte

Il lui permettra, donc, de jouer le jeu de la curiosité et de la découverte. «Je tiens néanmoins à préciser, poursuit la metteuse en scène, que je n’ai pas d’efforts à fournir dans ce sens, car jusqu’ici j’ai monté la plupart de mes spectacles à partir d’écritures contemporaines».

Ce qui n’empêchera pas la nouvelle directrice de programmer des écrivains classiques, ne serait-ce que pour les faire entrer en résonance avec des auteurs d’aujourd’hui. «J’ai envie de contrastes», dit-elle.

Forte de ce désir, Françoise Courvoisier entend, par ailleurs, «mettre l’accent sur le travail d’acteur et mener une vraie réflexion sur le jeu, en concertation avec d’autres metteurs en scène».

Bénéficieront de cette initiative les jeunes comédiens notamment, puisque deux stagiaires seront engagés au Poche chaque saison, non seulement pour y jouer, mais aussi pour travailler comme assistants dans différentes disciplines théâtrales.

swissinfo/Ghania Adamo