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Giacometti dans sa diversité au Kunsthaus de Zurich

Giacometti est notamment fameux pour ses sculptures filiformes. swissinfo.ch

Le musée zurichois consacre une grande rétrospective à l'un des plus importants artistes suisses du XX ème siècle. Une exposition exceptionnelle, qui présente, notamment, les fameuses oeuvres de la maturité. Mais aussi celles de la période surréaliste de Giacometti, bien moins souvent montrées.

Le 10 octobre prochain, on fêtera les 100 ans de la naissance, à Borgonovo, dans les Grisons, d’Alberto Giacometti, disparu en 1966. C’est l’occasion saisie par le Kunsthaus de Zurich pour organiser cette rétrospective, en collaboration avec la Fondation Alberto Giacometti et le Musée d’art moderne de New York.

Une exposition impressionnante. Par le nombre d’œuvres réunies, tout d’abord: 90 sculptures, 40 tableaux et 60 dessins. Certaines n’ont d’ailleurs jamais été présentées au public, comme la monumentale statue en pierre «Figure dans un jardin», destinée au jardin du Vicomte de Noailles.

Mais c’est aussi la diversité qui impressionne. Dans l’échelle, par exemple: cela va des quelques poignées de millimètres des figurines réalisées durant la guerre, aux plus de deux mètres de la «Grande femme». Mais surtout, cette exposition permet de s’imprégner de l’ensemble de l’œuvre de Giacometti, de sa jeunesse – la tête de son frère Boris, en 1919 – aux derniers bustes, en 1965.

Giacometti est l’une des icônes de l’art du XXème siècle. Dans la mémoire collective, ce sont les oeuvres de sa maturité – l’après-guerre – qui se sont fixées, comme «L’homme qui marche» des billets de cents francs. Ces figures humaines longues et fines, à la chaire granuleuse, tantôt en mouvement, tantôt immobiles.

Mais on ne peut pas en rester là, évidemment, pour évaluer l’héritage de Giacometti. C’est ce que permet, justement, cette rétrospective, en plongeant dans la période cubiste, mais surtout surréaliste de l’artiste. «On n’a jamais vraiment montré ces oeuvres, ou alors seulement une petite sélection», explique Christian Klemm, l’un des organisateurs.

«C’est parce qu’il ne s’agit pas de bronzes, poursuit-il, mais d’œuvres uniques, très fragiles, souvent en bois.» Un exemple: la délicate construction du «Palais à quatre heures du matin». Depuis son acquisition, en 1936, c’est la première fois qu’elle sort du Musée d’art moderne de New York.

C’est le résultat de la collaboration transatlantique qui a permis d’organiser cette rétrospective. Juste retour des choses: l’exposition, après Zurich, prendra la direction des Etats-Unis. On pourra la voir, dès cet automne au MOMA.

Pierre Gobet, Zurich

Les cent ans d’Alberto Giacometti – La rétrospective, du 18 mai au 2 septembre, au Kunsthaus de Zurich

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