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Guimauve et eurocompatibilité

La soleuroise Jane Bogaert, ex-Miss Suisse, va défendre les couleurs de la Suisse à l'Eurovision. Keystone

Samedi soir, au «Globe Arena» de Stockholm, se déroulera le 45ème concours Eurovision de la chanson, l’Eurosong 2000. Vingt-quatre oeuvrettes y seront présentées, dont «La vita cos'é», chantée par la soleuroise Jane Bogaert.

Chaque saison vous apporte son lot de petits tracas. Par exemple en été, les coups de soleil. En automne, la pluie. En hiver, la grippe. Et au printemps, l’Eurovision de la chanson. C’est comme ça. On n’y peut rien. Ou pas grand chose. Faut faire avec.

Rappel de la formule: l’auteur et le compositeur d’une chanson doivent avoir la nationalité du pays représenté, mais pas nécessairement l’interprète. Ce qui a permis à Céline Dion de concourir pour la Suisse en 1988, et de remporter la timbale. Quant au pays vainqueur, il est chargé d’organiser la «fête» l’année suivante.

Concernant la chanson elle-même, sa durée ne doit pas excéder trois minutes. Et, ce n’est pas obligatoire mais l’expérience le démontre, elle a intérêt à être très aseptisée, à manquer totalement de personnalité afin d’être le plus eurocompatible possible.

Les aficionados de ce rendez-vous annuel s’offusqueront en affirmant que l’Eurovision a servi de tremplin à Abba, France Gall, Cliff Richard, Julio Iglesias, Françoise Hardy, Nana Mouskouri, Patrick Juvet. Et moi je leur dirai: oui, mais qu’est-ce que cela prouve?

Quoi qu’il en soit, cette année, la croix blanche sur fond rouge sera défendue par une Soleuroise de 32 ans, Jane Bogaert, ex-Miss Suisse reconvertie en artiste, qui tentera de jouer du charme latin en interprétant «La vita cos’é», signée Thomas Marin pour les paroles, et Bernie Staub pour la musique.

Mais c’est d’Israël que viendra véritablement le suspense. Car les chanteurs du groupe «Ping-Pong» annoncent vouloir brandir des drapeaux israéliens et syriens sur scène. «Nous sommes favorables à la restitution de tous les territoires en échange de la paix, et nous ne voyons pas ce qu’il y a de plus innocent et de plus touchant que deux drapeaux flottant l’un à côté de l’autre», disent-ils. Le feront-ils vraiment? Parviendra-t-on à les en dissuader? Angoisse à Jérusalem.

L’année dernière déjà, les sélectionneurs israéliens avaient fait fort en offrant une estrade au transsexualisme grâce à la participation de la chanteuse Dana International. Cette année, parviendront-ils à transformer le temple de la guimauve en plate-forme politique? Réponse samedi soir.


Bernard Léchot

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