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L’Arte povera Michelangelo Pistoletto fait une halte à Lucerne

«Artiste du miroir», Pistoletto a produit une œuvre puissante et évocatrice. Keystone

Le Neues Kunstmuseum de Lucerne présente l'oeuvre importante et diversifiée de l'Italien Pistoletto. Parallèlement, une exposition est réservée à «l'espace du paysage», chez Zünd, Hodler et Rondinone.

Le Neues Kunstmuseum de Lucerne, installé dans le bâtiment de Jean Nouvel à l’extrême bord du lac, offre un cadre à sa mesure à l’œuvre de l’Italien Michelangelo Pistoletto.

Né en 1933, ce fils d’un restaurateur de tableaux, autodidacte en dehors de cette proximité avec le métier artistique, a participé aux expositions de l’Arte povera, dans les années soixante. Par la suite il a enseigné à l’Académie de Vienne.

«Artiste du miroir», Pistoletto a produit une œuvre puissante et évocatrice, très diversifiée. Les différentes salles dévolues à son travail reflètent cette diversité. On y trouve ces «figures humaines» imprimées sur des plaques métalliques qui agissent comme autant de miroirs, où le spectateur se surprend à côtoyer les modèles de l’artiste, vus de dos (1962). Ou l’installation intitulée «Divisione e moltiplicazione dello specchio» (1975-78): deux miroirs placés dans un angle reflètent à l’infini un spectateur coupé en deux.

L’intrigant, dans cette pièce, est la faille qui sépare les deux miroirs et représente un angle mort, qui fait que le visiteur, quelle que soit sa position, ne peut discerner son propre centre, son visage en particulier.

Sculptures faussement massives et lourdes, faites de carton recouvert de toile et semblables à de gros rochers vides, la série baptisée «Arte dello squallore» (1985) combine les matériaux pauvres, grossièrement peints, et les formes nobles de la nature ou de l’histoire de l’art.

Plus chaudes, intimes, les installations qui intègrent des bougies, des ampoules ou le reflet des spots. Ou la série des «galeries», très belles photographies prises dans les espaces d’exposition qui ont accueilli une présentation de l’artiste, mais qui arborent des cimaises nues.

Les cimaises du Neues Kunstmuseum, une fois que l’œuvre importante de Pistoletto en aura été retirée, rejoindront peut-être cette série dont le sujet est la tension entre présence et absence.

Laurence Chauvy

Neues Kunstmuseum, Lucerne (Europlatz 1, tél. 041/226 78 00). Jusqu’au 28 janvier.

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