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L’escabelle, historique, jolie et inconfortable

25 escabelles sont à voir à Genève. swissinfo.ch

Dans sa section «arts appliqués», le Musée d'Art et d'Histoire propose une petite exposition consacrée à l'escabelle... Un objet que tous les Suisses connaissent, sans en connaître peut-être le nom.

Vous l’avez déjà vue, cette escabelle. Vous vous êtes même sans doute assis dessus. Et aurez alors constaté qu’en matière de confort, le progrès a du bon. Cette chaise sans accoudoirs, à pieds obliques et au dossier généralement réalisé en une seule pièce, on la trouve encore souvent en Suisse, dans les hôtels rustiques, les fermes, les chalets, ou chez les antiquaires.

Son origine remonte à la Renaissance: «Elle était utilisée au 16e siècle notamment par les femmes, qui avaient de très larges robes, et qui ne pouvaient pas s’asseoir sur des fauteuils», explique Annelise Nicod, commissaire de l’exposition.

Rustique ou luxueuse

L’exposition genevoise présente 25 escabelles, d’âges et de styles différents. L’imagination des ébénistes a porté exclusivement sur les dossiers: ceux-ci vont de la simple planche rabotée au bois ouvragé, sculpté. Avec deux types de motifs: géométriques, d’origine populaire, lorsqu’il s’agit d’art paysan, ou d’inspiration Renaissance, avec parfois des références mythologiques, lorsque l’escabelle a été fabriquée pour un contexte social plus élevé.

«L’escabelle était le siège utilisé par la bourgeoisie pour prendre ses repas au 17e siècle. En ville, dans les milieux plus aisés, on a acquis des escabelles aux décors sculptés assez extraordinaires», précise Annelise Nicod.

C’est dans toutes les régions alpines que l’escabelle, d’origine italienne, se diffusera. C’est là qu’on la trouve encore: Suisse, Savoie, Autriche, Allemagne du Sud, Italie du Nord.

Un élément de mobilier qui a touché aussi bien les palais italiens de la Renaissance que les fermes appenzelloises ou fribourgeoises de ces quatre derniers siècles… Pour illustrer cette étonnante diffusion, l’exposition propose également cinq toiles de peintres genevois du 19e siècle, sur lesquelles des escabelles sont représentées ‘in situ’.

Bernard Léchot

«Une escabelle pour siège», à voir au Musée d’Art et d’Histoire de Genève jusqu’au 25 août 2002

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