L’ex-Pink Floyd, Roger Waters, en Suisse

Roger Waters a présenté sa tournée mondiale "In the flesh" le 17 octobre en Allemagne. Keystone Archive

A Paris, Rogers Waters a annoncé qu'il donnera un concert au Hallenstadion de Zurich, le 11 mai 2002. Waters était le tout grand leader du fameux groupe Pink Floyd.

En fin de semaine, le bassiste-chanteur et compositeur britannique, Roger Waters, a en effet annoncé, qu’il entamera, en mai prochain, sa première tournée européenne solo depuis 1984.

A Zurich, en mai

Le très bon accueil réservé à ses deux tournées américaines de 1999 et 2000 l’ont décidé à mener un nouveau périple, a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse, en fin de semaine.

Ainsi, à partir de février 2002, Roger Waters se produira en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie, en Océanie et finalement en Europe. L’artiste donnera un seul et unique concert en Suisse, très exactement le 11 mai 2002, dans le vaste Hallenstadion de Zurich.

Le créateur du légendaire double album «The Wall» sera accompagné par un ensemble de dix musiciens, dont plusieurs appartiennent au groupe régulier d’Eric Clapton. Roger Waters a précisé qu’il proposerait un spectacle faisant la part belle au répertoire de Pink Floyd.

Voix mélancolique et planante

On s’en réjouit, car la voix mélancolique et planante de Roger Waters n’a pas son égale pour interpréter le répertoire du Flamand rose. Même si David Gilmour n’a jamais démérité dans le lead vocal. Waters reste le seul à pouvoir glisser vocalement ce côté «vieille et noble Angleterre» que Gilmour, plus bluesy américain, n’a su restituer.

Pour la petite histoire de famille, on rappellera qu’en 1984, Roger Waters, aujourd’hui âgé de 57 ans, avait annoncé unilatéralement la dissolution de Pink Floyd, groupe qu’il avait fondé en 1966 avec le guitariste et principal compositeur Syd Barrett – remplacé en 1968 par David Gilmour justement – le pianiste-organiste Rick Wright et le batteur Nick Mason.

L’âme du Floyd

Considérant qu’il était l’âme du groupe (à juste titre, à notre avis), Roger Waters avait alors tenté d’interdire à Gilmour, Wright et Mason, les trois autres membres de la formation, de continuer à se produire sous le nom quasi sacré de Pink Floyd.

Mais après un long procès, les trois musiciens avaient obtenu devant les tribunaux anglais le droit de continuer à enregistrer et jouer sous le célèbre nom, au grand déplaisir de leur ancien camarade Roger Waters, qui n’a plus entretenu de contact avec eux depuis lors.

Sans Roger Waters, Gilmour, Wright et Mason ont ainsi publié, sous le nom de Pink Floyd, deux disques studio et deux «live» depuis 1987. Cela dit, les trois rescapés «floydiens» n’ont plus entrepris de tournée depuis 1995, date à laquelle, ils nous avaient encore gratifiés d’un concert grandiose au stade de La Pontaise, à Lausanne.

Waters, l’architecte

Si Rogers Waters fut l’incomparable architecte du groupe (la plupart des membres du groupe furent étudiants en architecture à Londres) Syd Barrett en fut, lui, le génie.

Très vite devenu fou, Syd Barret devait quitter le groupe en 1968, déjà. Souffrant de troubles de la personnalité, il vit en reclus depuis trente ans dans sa maison natale à Cambridge. Dépourvu, étonnamment, de toute créativité artistique. Ce qui fait de lui l’un des «génies maudits» de l’histoire du rock.

C’est d’ailleurs Syd Barret qui inspira à Roger Waters et à ses trois compères Gilmour-Wright-Mason le nostalgique et très bel album «Wishing You Were Here».

Emmanuel Manzi