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La cyberadministration suisse fait pâle figure

Les administrations helvétiques ont encore du pain sur la planche pour se rendre vraiment accessibles en ligne. swissinfo.ch

La Suisse est à la traîne en matière d’e-government. Elle figure au 20e rang sur 28 dans une étude européenne sur les prestations étatiques en ligne.

Alors que seuls quelques anciens pays de l’Est font moins bien qu’elle, la Suisse souffrirait de son morcellement administratif.

A l’échelle helvétique, l’accessibilité en ligne des administrations atteint 60%, contre 65% en moyenne européenne, relève une étude réalisée en octobre 2004 par Capgemini sur mandat de la Commission européenne.

Pratiquement, 14’000 sites et vingt prestations ont été passées au crible dans 25 pays de l’Union européenne (UE), de même qu’en Islande, en Suisse et en Norvège.

Dans le dernier tiers

Mis en comparaison avec celui l’UE, ce résultat place la Suisse dans le dernier tiers du classement.

Les champions de l’e-government en ligne sont en fait la Suède, l’Autriche, la Grande-Bretagne, l’Irlande, la Norvège et le Danemark. Tous présentent un degré d’accessibilité de leurs administrations sur le Net supérieur à 80%.

Il y a pire. En Suisse, seuls 40% des services examinés sont entièrement disponibles en ligne. Mesuré sur ce critère, le piètre résultat de la Suisse la place à l’avant-dernier rang, juste derrière la Lituanie.

Le fédéralisme en question

Entre autres explications à cette situation, les auteurs de l’étude mettent en avant la structure fédéraliste de la Suisse. Nombreuses sont en effet les compétences qui relèvent des cantons ou des communes. Et tous ne fixent pas les mêmes priorités.

Cela dit, les services qui dépendent exclusivement de la Confédération n’obtiennent pas non plus des résultats fracassants, signalent aussi les auteurs de l’étude.

swissinfo et les agences

On entend par e-government les services officiels proposés sur internet, donc accessibles pour le citoyen à partir de son domicile.
Cette approche est gage de gain de temps et d’énergie, puisque qu’il n’est plus nécessaire de se rendre physiquement aux différents guichets de l’Etat.
Permis de conduire, déclaration de domicile, inscription au registre des habitants, mais également votes et élections font partie des services d’une cyberadministration.

– Co-directeur d’Avenir Suisse, Xavier Comtesse a lui aussi récemment estimé que le fédéralisme était un obstacle au développement de l’e-government.

– En comparaison internationale, la lenteur des autorités suisses à adopter les technologies de l’information est surprenante, écrit en substance Xavier Comtesse dans son ouvrage «Dartfish, Logitech, Swissquote et co. Les transformeurs IT, les nouveaux acteurs du changement».

– Il s’avère qu’en matière d’e-government, de nombreuses autorités administratives travaillent pour elles-mêmes et sans concertation.

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