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La danse en Suisse

Franziska Koller et Sylvia Rijmer du Berner Ballett. Keystone

La Fondation Pro Helvetia publie "La danse en Suisse", nouvel opus de sa série "Information culture". Un survol attentif de cet art peu médiatisé dans notre pays.

«Je pense que la danse fait peur aux Suisses. Nous la craignons car elle touche à notre corps, elle est faite de sueur, de muscles et de respiration haletante. Elle se rapproche parfois dangereusement de la transe. Or nous sommes des Occidentaux spécialisés dans les déodorants et le contrôle de nos émotions», dit Sylvie Zaech, coordinatrice de l’ouvrage, dans la préface.

Malgré cet avertissement, il y a beaucoup de choses à dire sur la danse en Suisse. Et pour les dire, la journaliste spécialisée s’est entourée de plusieurs confrères, non moins spécialisés: Stéphane Bonvin aborde la situation romande, Lilo Weber s’occupe de la Suisse alémanique et John Geissler de la Suisse italienne. Quant à Jean-Pierre Pastori, il évoque «les racines d’une tradition», en se limitant toutefois au 20e siècle.

Défilent alors les noms de Suisses partis chercher la reconnaissance à l’étranger, des étrangers venus trouver le confort et/ou la créativité en Suisse, de Von Laban à Maurice Béjart en passant par Diaghilev, Serge Lifar ou Noémie Lapzeson.

Au fur et à mesure des pages se dessine également l’état des lieux d’un univers qui, depuis une vingtaine d’années, connaît un bouillonnement et un foisonnement incontestables. Et cela même si le grand public n’en a pas toujours conscience, ni même connaissance.

Car au-delà des Compagnies officielles (Ballet du Grand Théâtre de Genève, Ballet des Stadttheaters St.Gallen, Berner Ballett, Luzerner Theater, Tanztheater Basel, Zürcher Ballett), c’est aujourd’hui une trentaine de compagnies indépendantes qui existent et travaillent en Suisse. On peut citer notamment Alias, 100 pour cent Acrylique, Objets-Fax, Philippe Saire, Linga-Danse Projet, Nina Corti Productions, Nomades Le Loft-Vevey, l’Ensemble de Danse Sinopia, ou bien sûr les Mummenschanz.

«La danse en Suisse» s’achève par une fiction, le parcours très pédagogique de la petite Alice, de ses rêves de ballerine à la perspective de la retraite… Une façon de dire la passion, mais aussi la dureté du travail, les affres de la sélection et la médiocrité des rétributions. Bref, le coût de la passion.

Une vaste liste de contacts (compagnies, artistes, manifestations, associations, bourses et aides financières) confirme que cet ouvrage s’adresse davantage aux professionnels ou aux amateurs éclairés qu’au grand public.

Bernard Léchot

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