Des perspectives suisses en 10 langues

La Fête de la musique gagne la Suisse alémanique

Genève a été la première commune suisse à s’engager. Ici, une jeune participante de l’édition 2003. fetedelamusique.ch

Le canton de Berne organise pour la première fois la Fête de la musique. La ville de Zurich, elle, en est à sa 2ème édition.

Lancée en 1982 par la France socialiste, la célébration musicale du solstice d’été continue donc sa progression en Suisse et dans le monde.

«La musique ne se vend pas, elle se partage.» Ce n’est pas le slogan d’un site de téléchargement gratuit de chansons sur le net. Non, c’est l’opinion de l’un des plus grands chefs d’orchestre du XXème siècle, Leonard Bernstein.

Cette généreuse maxime figure dans le programme zurichois de la Fête de la musique et résume parfaitement l’esprit de cette célébration, lancée pour la première fois en 1981 par Jack Lang, alors ministre français de la culture.

Cette année là, la fête ne dura que quelques heures le soir du 21 juin, tout comme à Zurich aujourd’hui. «Il s’agit encore d’une petite fête de quartier», précise Sandrine Charlot Zinsli, à l’origine de l’événement dans la capitale économique de la Suisse.

«Mais nous avons le soutien de la ville et du Consulat général de France», ajoute celle qui est également l’animatrice d’«Aux Arts etc…», un site culturel francophone pour Zurich et sa région.

«Les autorités municipales nous ont même proposé de l’étendre à l’ensemble de la vieille ville, précise encore Sandrine Charlot Zinsli. Mais nous n’étions pas assez nombreux pour répondre à cette attente.»

Une pratique populaire

Dans le canton de Berne par contre, l’évènement démarre d’emblée sur une grande échelle. L’Association des écoles de musiques du canton, soit 29 écoles, 1200 professeurs et 14’000 élèves, s’est emparée de l’idée et la célèbre pour la première fois dans les principales villes du canton.

Là aussi, l’esprit voulu par Jack Lang est au rendez-vous. La Fête de la musique doit en effet permettre à tous les musiciens, amateurs ou professionnels, de descendre dans la rue et d’y jouer.

Et en Suisse, ils sont légions, selon Thierry Sartoretti, l’un des deux organisateurs de la Fête à Genève: «Nous avons croulé sous les demandes de centaines de groupes ou de musiciens», dit-il.

Première ville suisse à dédier le solstice d’été aux musiciens (1992), Genève est également celle ou l’évènement a pris une ampleur toute particulière.

Durant 3 jours, 500 concerts y sont organisés. «Et nous avons réduit l’offre des années précédentes», précise l’ancien critique musical, qui articule le chiffre de 250’000 personnes en guise de taux de fréquentation.

Ailleurs en Suisse romande, la fête est également bien implantée, comme à La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Nyon ou Lausanne. Des villes qui ont créé en 2002 l’Association suisse de la Fête de la musique dans le but de promouvoir l’idée dans tout le pays.

Le sacre du don

Reste à comprendre les clés du succès de cette fête de toutes les musiques, célébrée aujourd’hui tout autour de la planète. «Elle repose sur le don. Les concerts sont en effet gratuits et les musiciens ne sont pas rétribués », avance Thierry Sartoretti.

«Il s’agit également d’un événement original, poursuit le Genevois. La fête de la musique n’est ni une kermesse, ni un carnaval, ni un festival de stars.»

Cela n’empêche pas quelques pointures de jouer, comme l’Orchestre de la Suisse romande (OSR) à Genève, DJ Luciano à Nyon ou… les nouvelles grandes orgues de la Cathédrale de Lausanne, inaugurées pour l’occasion.

swissinfo, Frédéric Burnand à Genève

La Fête de la Musique se déroule en principe le 21 juin. Mais de nombreuses communes l’anticipent cette année au 19 et 20 juin, pour la faire coïncider avec le week-end.

La Fête de la musique démarre en France de manière informelle en 1981, sous l’impulsion de Jack Lang, alors ministre de la culture.

En 1982, la France décrète le 21 juin Fête de la musique.

Dix ans plus tard, la célébration débarque en Suisse à Genève.

Aujourd’hui, la fête est reprise par des milliers de communes dans le monde entier.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision