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La montagne des peintres suisses à Sion

Fausto Agnelli, Sujet symbolique. Musée cantonal des Beaux-Arts, Sion

C'est le tout premier panorama de la peinture helvétique entre 1890 et 1914. En exclusivité romande, au Musée cantonal des Beaux-Arts de la capitale valaisanne, jusqu'au 7 janvier.

Tout comme la plupart des peintres européens de l’époque, les artistes suisses sont marqués par les courants cosmopolites du Symbolisme et de l’Art nouveau.

«La représentation de la montagne est le thème privilégié des peintres suisses du début du siècle», explique Pascal Ruedin, conservateur au Musée cantonal des Beaux-Arts de Sion.

Et d’ajouter: «ce thème a une triple connotation: politique, idéologique et esthétique. La montagne comme espace d’identification nationale. La montagne comme marche-pied vers la spiritualité. Ou encore, la montagne traitée de manière totalement décorative.»

Ainsi, la vue du Lac des Quatre Cantons de Charles Giron qui orne la salle du Conseil national, au Palais fédéral, à Berne. Puis, les œuvres d’Albert Trachsel pourvues de couleurs pastelles, mauves et violacées, qui invitent le visiteur à entrer en communication avec un autre degré de la réalité, plus abstrait et intérieur. Quant à la montagne utilisée pour ses vertus purement plastiques, on la trouve, stylisée, chez Augusto Giacometti.

Il faut savoir que les peintres suisses de l’époque, comme Ferdinand Hodler, Carlos Schwab, Eugène Grasset et Félix Vallotton passent une grande partie de leur carrière dans la Ville Lumière. Ce sont des artistes qui jouissent d’une reconnaissance internationale par le biais de la scène parisienne.

Au début du siècle, les peintres suisses se rendent tout d’abord à l’étranger pour se former. Dans leur capitale culturelle. A Munich pour les Suisses alémaniques, à Milan pour les Italophones et à Paris pour les Francophones.

Il est à noter que cette exposition de 40 artistes (pour 100 œuvres) est une coproduction mise sur pied par les trois musées des Beaux-Arts de Sion, Soleure et Bellinzone. Histoire de représenter les trois régions culturelles du pays.

Mais le coup de cœur de Pascal Ruedin est sans conteste l’affiche de l’exposition. Signée Fausto Agnelli, elle représente une composition typiquement symboliste. Qui cherche à transmettre un climat, une atmosphère. Il s’agit d’une figure féminine tenant une lyre dans ses mains et qui semble entrer en communion avec le cosmos. Envoûtant.

Emmanuel Manzi

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