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La mythique Swatch a déjà 20 ans

Swatch ou l'heure en couleurs. swissinfo.ch

Lancée le 1er mars 1983, la fameuse montre en plastique a contribué à la relance du secteur de l'horlogerie helvétique.

Devenue un vrai mythe, Swatch a aussi prouvé que les horlogers suisses étaient capables de créativité.

«Nous ne ferons rien pour commémorer les 20 ans de la Swatch», affirmait récemment Nicolas Hayek junior.

«Vingt ans, ajoutait le nouveau PDG du groupe, c’est l’âge de la majorité. Et, personnellement, je souhaite que la Swatch reste une enfant…»

Une chose est sûre: l’horlogerie suisse doit beaucoup à la célèbre montre plastique. Au début des années 1980, au moment où tout le secteur était en plein marasme, elle a même joué un rôle salvateur.

‘Delirium vulgare’, ‘Popularis’ et Swatch

En fait, tout a commencé bien avant la création du Swatch Group. Pour être précis, le premier balbutiement de la Swatch remonte à 1979.

Cette année-là, l’ancienne Société générale de l’horlogerie suisse (ASUAG) pose la première pierre d’une révolution technologique.

Elle présente la ‘delirium’, une montre électronique de 1,98 millimètre d’épaisseur à affichage analogique, c’est-à-dire avec des aiguilles.

Dans la foulée, la société ETA à Granges, une filiale d’Ebauches SA, reçoit le mandat d’étudier une ‘delirium vulgare’.

Il s’agit de mettre au point une montre bon marché, conforme aux principes de la technique de production complètement intégrée.

En 1981, le premier modèle, noir, est produit. Mais son nom a changé. Il s’appelle en effet ‘popularis’. Quelques mois plus tard, le nom change une nouvelle fois. Swatch fait son apparition.

Ce nom est une contraction de deux idées. La première souhaite imposer la montre de plastique comme ‘second watch’, d’où Swatch. La seconde veut prouver l’origine: ‘swiss watch’, d’où aussi Swatch.

La même année, l’entreprise signe un accord avec un partenaire américain pour le lancement de la montre aux Etats-Unis. Quelque 300 000 pièces sont produites pour le marché américain.

Mais la sauce ne prend pas. C’est un échec. C’est alors que Nicolas Hayek senior conseille de mettre au point un concept de marketing international et de lancer la Swatch en Suisse.

Un garde-temps incontournable

Le 1er mars 1983, il y a tout juste 20 ans, lors d’une présentation à Zurich, le public découvre alors ‘la montre improbable’.

Douze modèles sont offerts. Leurs prix se déclinent de 39,90 à 49,90 francs.

L’objectif avoué de l’entreprise est de vendre 1 million de pièces la première année. Puis de passer à 2,5 millions en 1984.

En automne, le prix de la montre plastique est uniformisé. Il passe à 50 francs.

Ce deuxième lancement, parfaitement réussi lui, permettra à la petite montre de devenir un garde-temps incontournable et désormais emblématique de l’horlogerie helvétique.

Mais, surtout, le concept de production intégrée de la Swatch – qui fait appel à des robots et dont la boîte sert de support aux éléments mobiles – a démontré que l’horlogerie suisse était parfaitement capable de créativité.

Paradoxalement, c’est donc en découvrant les méthodes de production industrielles et automatisées ainsi que les couleurs et les designs provocateurs ou simplement ludiques de la Swatch, que l’horlogerie suisse s’est remise à croire à son avenir.

Comme quoi une très vieille dame peut donc devoir sa renaissance à une enfant aussi surprenante que turbulente dont plusieurs centaines de millions d’exemplaires ont été produits.

swissinfo, Eric Othenin-Girard, Bienne

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