La solidarité à l’heure de la guerre en Irak
La Chaîne du Bonheur a lancé une collecte de fonds en faveur du peuple irakien. Elle est surtout destinée aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées.
La guerre aura des effets catastrophiques sur cette partie de la population qui souffre déjà de l’embargo international.
L’organisation d’entraide a commencé à recueillir des fonds immédiatement après le début des frappes anglo-américaine contre l’Irak.
«Mais, explique le responsable de la communication de la Chaîne du bonheur, nous avions décidé il y a plusieurs mois déjà de venir en aide à la population irakienne. Et ce projet n’était pas obligatoirement lié au déclenchement d’une guerre.»
Cela dit, rappelle Roland Jeanneret, le conflit devrait rendre encore plus précaires les conditions de vie des catégories les plus fragilisées de la population (enfants, personnes âgées et femmes).
Et le responsable de la communication de rappeler que plus d’un million d’Irakiens – dont une moitié d’enfants – sont morts depuis la mise en place de l’embargo, il y a plus de dix ans.
Une aide sans conditions
La Chaîne du bonheur s’engage pour des projets en Suisse et à l’étranger. Cette aide n’est soumise à aucune condition.
«Selon nos statuts, rappelle Roland Jeanneret, nous devons aider les gens indépendamment de la raison pour laquelle ils se trouvent dans la détresse.»
Il y a toutefois un élément décisif dans la décision de la Chaîne du bonheur d’activer ou non son système de récolte de fonds. Il faut absolument que les citoyens suisses se sentent touchés ou concernés par une catastrophe ou une guerre.
Par exemple, la catastrophe naturelle qui avait frappé le village valaisan de Gondo avait soulevé beaucoup d’émotion parmi la population suisse.
D’ailleurs, à cette occasion, la Chaîne du bonheur avait réalisé la plus grande opération de son existence en recueillant pas moins de 74 millions de francs.
Pas de tensions entre les différents partenaires
L’aide accordée par la Chaîne du bonheur doit également avoir un effet durable. La fondation exige de ses partenaires qu’ils indiquent clairement comment l’argent sera distribué et quel suivi ils assureront à cette aide.
La Chaîne du bonheur travaille actuellement en cooopération avec une trentaine d’œuvre d’entraide. Une collaboration qui est souvent perçue avec étonnement à l’étranger.
«Je ne connais pas d’autre système dans lequel trente œuvres d’entraide, qui sont en fait souvent en concurrence entre elles, peuvent travailler sous une même direction», souligne Roland Jeanneret.
Des Suisses toujours prêts à aider
La population suisse se montre généralement assez généreuse. En moyenne, les dons faits à la Chaîne du bonheur se situent entre 110 et 130 francs. Ce qui est plutôt bien en comparaison internationale.
Le succès de la Chaîne du Bonheur vient du fait qu’elle s’implique aussi dans des projets en Suisse (30 à 40% de l’argent qu’elle récolte est destiné à des projets d’aide en Suisse).
«Avec ces projets locaux, explique Roland Jeanneret, on montre aussi ce qui peut être fait à l’étranger. Dans ce sens, on a peut-être besoin des deux théâtres d’opération.»
swissinfo, Anita Hugi
(traduction: Olivier Pauchard)
La Chaîne du bonheur recueille ses fonds via les médias de la Société suisse de radio-diffusion (SSR).
Elle collabore avec une trentaine d’œuvres d’entraide.
L’Organisation des Suisses de l’étranger fait parti des organisations partenaires.
De 30 à 40% des fonds récoltés sont destinés à des projets en Suisse.
– La Chaîne du bonheur a été fondée en 1946 par deux journalistes radio.
– Elle s’est donnée les statuts d’une fondation il y a exactement 20 ans.
– La radio et la télévision ont depuis toujours participé à ses opérations de récolte de fonds.
– La Chaîne du bonheur fait partie de SRG SSR idée suisse.
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