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Le dérangeant Christoph Draeger expose à São Paulo

Christoph Draeger et le «coup de la douche»! swissinfo.ch

Plus connu pour ses travaux sur l'apocalypse et les désastres en tous genres, l'artiste zurichois exhibe «Schizo», un DVD sur le thème de l'intimité.

A voir au Palais des Arts de l’Université de São Paulo jusqu’au 15 décembre.

Il doit présenter sa vision artistique un tantinet provocatrice lors d’une conférence ce mercredi (aujourd’hui) à São Paulo.

«Je suis très heureux de participer à une exposition qui ne s’appelle pas ‘Fin du monde’ mais ‘Intimité’», raconte Christoph Draeger devant la projection de ‘Schizo’ au Palais des Arts de l’Université de São Paulo (USP).

Il y participe en effet aux côtés de huit autres artistes, dont Pipilotti Rist, à une exposition collective sur ce thème. En espérant déjà revenir bientôt pour une expo solo!

‘Schizo’ est un montage synchronisé de la célèbre scène du coup de couteau sous la douche de ‘Psychose’ d’Alfred Hitchcock, et du remake de Gus Van Zant, réalisé 30 ans plus tard. Les deux versions sont synchronisées et montrées sur une même toile en 2 minutes et demi. L’intimité perturbée par un meurtre brutal.

Le goût du décalage

Depuis 10 ans, Draeger travaille sur «l’idée conceptuelle de construire la destruction».

Tout en admettant qu’il s’agit de thèmes plutôt sinistres basés sur la catastrophe et les désastres, il ne peut s’empêcher d’y poser son regard critique. «Je suis long quand les médias sont toujours hyper-rapides. Je suis ironique quand ils sont sérieux. Je me permets même parfois d’insérer des mauvaises blagues».

Établi à New York depuis plus de cinq ans, il estime que sa position est devenue plutôt inconfortable depuis les attentats du 11 septembre. Surtout depuis qu’il a produit «une vidéo assez perfide», selon sa propre expression.

Dans celle-ci, il décrit la fin du monde à partir de la destruction d’immeubles célèbres, comme l’Empire State Building («The Last News»). «C’est devenu un peu difficile. Ce regard détaché est mal vu», reconnaît-il.

Ce Zurichois de 37 ans, élevé dans les Grisons avant de faire les Beaux-Arts à Lucerne et à Bruxelles, se défend d’être devenu le prophète de l’apocalypse.

Ce satyre des temps modernes ne peut toutefois s’empêcher de critiquer à sa manière les réactions exacerbées de panique à l’égard de grandes tragédies: «Je n’en ai jamais été victime. Je suis un consommateur comme les autres. Je consomme les catastrophes dans les médias. Sauf que mon approche est différente».

swissinfo/Thierry Ogier

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