Le hip-hop tient le haut du pavé

Détail de l'affiche. Hip-hop danse connexion 2

La danse de rue foule les planches du Bâtiment des Forces Motrices, à Genève.

Six compagnies y sont accueillies, invitées par la très active Association pour la danse contemporaine (ADC).

C’est une fille de la rue, née d’un beau métissage où se croisent funk, soul et rap. Autant d’ascendants qui la rendent vibrante, multiple, étrange. Elle a longtemps battu le pavé avant d’entrer sur les grandes scènes. Et encore! Car l’institution hésite à lui consacrer des soirées entières.

C’est donc une chance pour elle d’être invitée au BFM, prestigieuse salle genevoise où elle est à l’honneur les 20 et 21 février.

Elle, c’est la danse hip-hop que l’ADC (Association pour la danse contemporaine) accueille en offrant à six compagnies (françaises, allemandes et suisses) le bonheur de montrer leurs dernières créations. Toutes se produisent au cours de deux soirées qu’anime ce titre: «Hip-hop danse connexion 2».

Shaft Crew

C’est donc la deuxième fois que l’ADC propose un panorama du hip-hop qui, en 2001, rencontrait déjà un vif succès lors d’une représentation donnée à Genève.

Parmi les compagnies invitées aujourd’hui, il y a les Genevois de Shaft Crew. Soit cinq danseurs (entre 20 et 27 ans) menés par le chorégraphe Sébastien Boucher, également interprète dans son spectacle appelé «Existence».

Pourquoi ce titre? «Parce que, répond-il, nous voulions nous confronter aux différentes étapes de la vie, de l’enfance à la vieillesse en passant par l’âge adulte». Une traversée acrobatique, donc, où danse debout et danse au sol (break-dance) alternent au rythme d’une musique instrumentale orchestrée par le DJ Prems.

Lequel a puisé sa matière aussi bien chez des rappeurs américains, comme Busta Rhymes, que chez les crooners du blues. Résultat: un transfert vibrant du pouvoir de la musique vers celui des corps confrontés à une savante géométrie des mouvements.

Cette géométrie, on la découvrait déjà dans la précédente création de Shaft Crew, intitulée «A travers le temps» et largement inspirée de l’écriture hiéroglyphe.

C’est dire que le hip-hop revendique une technicité aussi parfaite que celle exigée dans la danse classique. Reste à lui garder ouvertes les portes des scènes institutionnelles.

swissinfo, Ghania Adamo

«Hip-hop danse connexion 2». Genève, Bâtiment des Forces Motrices. Les 20 et 21 février. Tel: [phone]