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Le rire à Montreux, contre vents et marées!

L'affiche du festival. Festival du Rire

Edouard Baer, François Rollin, Jean-Marie Bigard et «Caméra Café» sont les piliers du 14e Festival du Rire de Montreux.

Une manifestation qui après avoir connu des hauts et des bas, tente un nouveau départ.

Le Festival du Rire de Montreux a eu son heure de gloire dans les années 90. Plateaux débordant de stars, spectacles calibrés télé, diffusion internationale. Puis, en 1998, la Télévision suisse romande a lâché la manifestation, qui a alors tenté d’autres voies.

En 2002, le festival a carrément égaré son public et son budget en supprimant les stars au profit d’un humour plus ‘indépendant’, dirons-nous. Echec.

Pour cette édition 2003, «on est revenu à une formule plus classique, plus conventionnelle, mais plus efficace», constate Grégoire Furrer, fondateur et patron de la manifestation, qui admet travailler prioritairement, et c’est logique, pour le public.

A savoir, des soirées de gala aux multiples invités, avec une large dominante d’artistes dûment labellisés «vus à la télé». Il est vrai que le lien entre humour grand public et petit écran est, depuis pas mal d’années, plus qu’étroit.

Rire garanti

Cette 14e édition se tient sur trois soirs. Trois seulement, car la disponibilité de la salle du Casino, récemment rénové et restructuré, n’était pas assurée. Le Festival s’est donc recentré sur le vaste Auditorium Stravinsky, au Centre des Congrès, soit un public de 1650 à 2000 personnes par spectacle.

Mais Grégoire Furrer n’exclut pas, dans les années à venir, de jouer sur les deux lieux: Stravinsky pour les galas, le Casino pour des spectacles plus pointus.

Au programme 2003? Une soirée d’ouverture avec François Rollin et Edouard Baer en guise de double Monsieur Loyal, avec des invités locaux (la pulpeuse Ginger, le sémillant Olivier Delaloye, le caustique Marc Donnet-Monay) et de jeunes talents méconnus («Le grand Mezze», 12 décembre).

Une soirée centrale autour du phénomène «Caméra Café», cette série télé qui a transformé Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h en compagnons quotidiens notamment des Français et des Suisses («Caméra Café», 13 décembre).

Une rencontre au sommet entre Rollin-l’intello et Bigard-le graveleux, en compagnie d’autres invités, histoire de démontrer que le fossé entre le dessus et le dessous de la ceinture n’est parfois qu’une vision de l’esprit («Bigard, Rollin & cie», 14 décembre).

Optimisme et réalité

Grégoire Furrer, un peu abattu en 2001, expérimentateur en 2002, semble avoir retrouvé la pêche. L’envie de rassembler du monde, et de redonner un véritable envol à son bébé montreusien.

A l’heure où la saturation du public face à la «real-TV» semble inéluctable, il ne doute pas du retour en grâce, un jour ou l’autre, d’émissions telles que son Festival du Rire en suscitait.

Et puis cette édition 2003 a lieu parallèlement au «marché de Noël» montreusien, qui draine la foule. Une conjonction d’agenda qui le fait rêver: emplettes et déambulations le jour, spectacle et rigolade le soir… Si le festival parvient à détourner une partie de ce public, le succès, selon lui, pourrait être énorme.

Mais l’optimisme et l’enthousiasme de Grégoire Furrrer se heurtent parfois à la réalité locale: «Je suis toujours sidéré de voir que les gens les plus difficiles à convaincre, pour ce qui est de soutenir le festival, se trouvent à Montreux même», s’agace-t-il.

C’est-à-dire? «Les autorités, le Centre des Congrès, tous ces gens qui nous mettent des bâtons dans les roues à longueur d’année».

L’idée d’un Festival du rire qui drainerait 25 ou 30’000 spectateurs, Grégoire Furrer y croit. «J’y arriverai, j’espère. Il manque peu. Simplement un peu de vision de la part de nos politiciens, l’idée de soutenir régulièrement des événements qui redonneraient un souffle économique à Montreux. Aujourd’hui, on vit plutôt dans une petite gestion des affaires courantes», constate-t-il.

Pas de quoi rire. Et pourtant, on rira, c’est certain, les 12, 13 et 14 décembre à Montreux.

swissinfo, Bernard Léchot

– La 14e édition du Festival du Rire de Montreux se tient les 12, 13 et 14 décembre.

– Après des hauts et des bas, la manifestation montreusienne se recentre cette année sur un humour destiné à toucher un large public: Edouard Baer, François Rollin, Jean-Marie Bigard et Bruno Solo sont de la partie.

– Les spectacles ont lieu au Centre des Congrès de Montreux, Auditorium Stravinsky.

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