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Les Fribourgeois entrent au Musée

Des œuvres de 1850 à l'an 2000 qui mettent en scène des personnages du canton de Fribourg. Ici Louis de Chollet. swissinfo.ch

«La tête des nôtres», c’est le titre de la dernière exposition du Musée d’art et d’histoire de Fribourg.

En 150 ans de portraits, les artistes de la région ont brossé le tableau d’une société et de son évolution. Une exposition qui explore les limites du genre.

L’exposition de 150 portraits des «nôtres» au Musée d’art et d’histoire relève de l’histoire de l’art certes, du fait de la qualité des peintures, dessins, sculptures et photographies retenus.

Mais elle relève aussi de la petite histoire, celle des modèles souvent liés aux artistes, amis, voisins, parents, ainsi que de la sociologie. En effet, on est ému devant l’équanimité qui caractérise l’expression des personnes représentées, d’origines diverses et toutes promises à la même fin.

On trouve par exemple la mendiante de la Basse-Ville qui a posé pour le peintre-laitier Ernest Riesemey en 1957 en échange d’un bon repas, le directeur et conseiller d’Etat Joseph Ackermann qui s’est prêté à l’exercice pour le même artiste, de bon matin et à contre cœur, ou encore le «Vieux paysan en blouse bleue» peint par Félix Vallotton en 1905.

Des hommes et des femmes

La manifestation regroupe des œuvres datées de 1850 à l’an 2000, qui mettent en scène des personnes ayant vécu dans le canton, hommes et femmes, quelques enfants et même un chien.

En ouverture, les toiles des maîtres, Ferdinand Hodler, qui enseigna à Fribourg durant deux ans, Balthus, qui y passa également deux années durant la guerre, et, moins connu, Raymond Buchs, qui participa à l’exposition de la Sécession berlinoise en 1908.

Ou encore Alexandre Cingria, membre fondateur du groupe de Saint-Luc, qui prit pour modèle son ami l’architecte Fernand Dumas, également actif au sein de cette association vouée à la renaissance d’un art religieux.

La photographie aussi

Les photographies, elles, nous renvoient au début de l’ère industrielle, lorsque la photographie se pratiquait en studio, devant un décor peint. Ici encore, les organisateurs de l’exposition ont retrouvé, presque toujours, l’identité des modèles, ont pu reconstituer un pan de leur vie.

Quelques photographes nous étonnent, comme le propriétaire terrien Maxime Biolley, qui, avant de perdre la vue, capta les activités des travailleurs autour de lui, les prenant par surprise, les cadrant de manière originale, moderne.

Photographies de mariage, photos d’identité de prisonniers, photomontage d’une société de gymnastique complètent cet ensemble de portraits, à découvrir jusqu’au 9 janvier.

swissinfo, Laurence Chauvy à Fribourg

«La tête des nôtres», Portraits à Fribourg 1850-2000, Musée d’art et d’histoire de Fribourg, jusqu’au 9 janvier 2005.
Mardi-dimanche 11h-18h, jeudi 11h-20h.

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