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Pas de sucrerie helvétique samedi au Danemark

Qui prendra la place des sémillants «Olsen Brothers», lauréats 2000? Keystone Archive

Samedi soir se tient au Danemark le 46e Concours Eurovision de la chanson, qui réunit cette année 23 pays. Mais pas de candidat(e) suisse à l'horizon.

Les baptêmes ont leurs bonbons roses: les dragées, emballées de dentelle nunuche. La chanson a également les siennes, de dragées. Et le concours en question nous en délivre de remarquables échantillons. En 2001, après qu’eurent défilé le rock, la pop, le punk, le rap et la techno, cette immense tarte à la crème a-t-elle encore une raison d’être? Que nenni, serait-on tenté de dire.

Et pourtant… Les billets du spectacle, qui se tiendra dans un stade de Copenhague et réunira 38 0000 spectateurs, se sont semble-t-il vendus en 55 minutes en novembre dernier. Bon, il est vrai qu’un novembre nordique est du genre frisquet, et que dans ce contexte, on ferait n’importe quoi pour trouver un peu de chaleur humaine. Par contre, ceci n’explique pas pourquoi plus de 70 millions de téléspectateurs, selon les organisateurs, suivront la chose en direct sur leur téléviseur.

Cette honorable institution a ses règles. Ainsi, si cette année Copenhague est chargée d’organiser cette formidable rave-party du 3e âge, c’est parce que le groupe danois «Olsen Brothers» avait gagné l’an passé à Stockholm avec son titre «Fly on the wings of love». Que j’aurais bien de la peine à vous fredonner aujourd’hui, ceci dit en passant.

De la même façon, si la Suisse ne participe pas à cette édition, c’est parce que son représentant de l’année dernière n’avait pas récolté le nombre de points requis. Remarquez, dans le cadre de ce concours, on ne sait jamais si un échec ne relève pas plutôt du compliment. En l’occurrence, je ne trancherai pas, ma mémoire est floue.

Ce concours a été créé en 1956 à Lugano, dans le canton du Tessin, sur le modèle du Festival de la chanson italienne de San Remo. Pour ses fondateurs, il s’agissait nous dit-on, de contribuer à la concorde européenne onze ans après la fin de la guerre. Comme quoi la Suisse a également apporté sa pierre, ou plutôt son caillou, à la construction de l’édifice européen.

La Suisse a remporté la victoire par deux fois: en 1956 (tiens donc) avec «Refrain», par Lys Assia, et en 1988 grâce à «Ne partez pas sans moi», interprété par la très helvétique Céline Dion. Parmi les centaines d’artistes passés par-là, beaucoup ont coulé corps et biens. Mais le tremplin a été réel pour Abba, France Gall, Isabelle Aubret ou Cliff Richard…

Bernard Léchot

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