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Rinaldi ou l’explosion de la quarantaine

La tourmente réussit plutôt bien à Pascal Rinaldi... swissinfo.ch

Après une année de «crise», le chanteur valaisan Pascal Rinaldi sort son sixième album. Cela s'appelle «Le diable par la queue», et c'est joliment troussé. Sans jeu de mots, bien sûr.

On le croyait rêveur et lunaire, on le découvre chaud lapin. Mais toujours tendre. Remarquez, des prémices de cette explosion de libido rinaldienne figuraient déjà sur l’album précédent, «Ubu partout», où une douce Heidi jouait avec des accessoires aérodynamiques qu’on trouve habituellement dans les sex-shops et les catalogues de vente par correspondance.

Avec «Le diable par la queue», Rinaldi abat encore plus clairement son jeu: «PMDTB», dit le titre d’une chanson. «Prends-moi dans ta bouche», lui répond le refrain. Un chanteur romand signe donc un hymne poétique à la fellation… Mais qu’est-il donc arrivé à Rinaldi?

«J’ai passé une année un peu trouble, une année de remises en question. Comme je suis un être ‘séductible’, et en même temps quelqu’un de fidèle, qui a une morale et qui est avec la même personne depuis longtemps, il est né des tiraillements de ça. Et ces tiraillements, je les ai sublimés par l’écriture de chansons» explique Rinaldi, qui s’est donc tourné vers son home studio pour canaliser ses «questionnements concernant nos pulsions», comme il dit pudiquement.

Et il a eu bien raison. Son sixième album est varié, avec des clins d’oeil à la musique tzigane («Le Diable par la queue») à Gainsbourg («PMDTB») en passant par Lou Reed («Des lettres, pas de caractère»). Mais au-delà des références, on découvre une sorte d’équilibre atteint. Le ton et le timbre de Rinaldi sont immédiatement reconnaissables, ainsi que ses climats, dus notamment à une production «maison» qui, refusant les facilités du minimalisme, réussit le pari de l’artisanat de qualité.

Cerise sur le gâteau: Ces «40èmes rugissants», à la mélodie parfaite, où Ulysse, refusant de céder au chant des sirènes, réclame qu’on l’attache au mât du voilier qu’il ne veut pas voir couler. Comme quoi l’appel des sens n’exclut pas le sens de la métaphore…

Bernard Léchot

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