Prothèses défectueuses…en Suisse aussi
Treize patients suisses ont dû subir une nouvelle opération suite à l'implantation de têtes de prothèses de hanche défectueuses.
Ce matériel a été distribué en Suisse par la société Symbios. Qui intente un procès à son fournisseur français.
Après l’affaire des prothèses défectueuses de Sulzer Medica aux Etats-Unis, c’est au tour d’une société française de défrayer la chronique.
Lundi, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a en effet annoncé avoir interdit la commercialisation de 80 000 prothèses fabriquées par la société Saint-Gobain.
En août 2001, elle avait déjà suspendu l’utilisation de ces prothèses de hanche à tête en céramique de zircone. En raison de leur fragilité.
Informés depuis août 2001
«Nous avons distribué 71 pièces pouvant présenter des défauts», précise Jean Götschmann, directeur financier de Symbios Orthopédie SA.
«A notre connaissance, précise-t-il, nous sommes les seuls à avoir commercialisé ces lots de têtes de prothèses de hanche défectueuses».
Ces prothèses ont été vendues à des hôpitaux suisses entre septembre 1999 et janvier 2000. Toutes ont déjà été implantées.
Mais à ce jour, seul 13 patients ont été confrontés à des problèmes et ont dû subir une nouvelle opération.
En août 2001, les hôpitaux ont été informés des risques liés à l’implantation de ces prothèses. Et les patients concernés ont eu la possibilité de subir une nouvelle opération, à titre préventif.
Ainsi l’hôpital orthopédique de Lausanne, qui avait implanté 28 têtes de prothèses distribuées par Symbios, a procédé à quatre interventions préventives.
Les autres patients se sont contentés de contrôles approfondis.
«Les risques de fracture de ces têtes de prothèse de hanche sont inférieurs à 1% . Autrement dit, inférieurs à d’autres risques chirurgicaux», souligner Pascal Rubin, directeur de l’hôpital orthopédique de Lausanne.
Un procès contre Saint Gobain
Reste que ces nouvelles opérations pèsent lourd sur le budget de l’hôpital. Chaque patient lésé lui coûte en effet quelque 30 000 francs.
Et Pascal Rubin a la ferme intention de se les faire rembourser. «Notre responsabilité n’est pas engagée dans cette affaire.»
«Nous allons donc nous retourner contre la société qui nous a vendu ce matériel. Cette dernière fera probablement de même à l’égard du fabricant français», précise Pascal Rubin.
Symbios affirme avoir perdu plusieurs millions de francs dans cette affaire. Le distributeur suisse a, d’ores et déjà, intenté un procès contre la société française Saint-Gobain.
swissinfo/Vanda Janka
Depuis 1998, Saint-Gobain a commercialisé 200 000 têtes de prothèses de hanche dans le monde.
Selon la société, seuls deux lots présentent des défauts de fabrication.
1310 prothèses à risque ont été implantées sur des patients à travers le monde.
A ce jour, la société a enregistré 254 incidents.
Elle s’attend à plusieurs dizaine de nouveaux cas, ces prochains mois.
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