Tour de France: les Suisses au pied des Pyrénées

Laurent Dufaux préfère les Pyrénées aux Alpes. Keystone Archive

Le mieux placé, l'Uranais Zberg devrait bénéficier d'une certaine liberté. Le Vaudois Dufaux, lui, aborde son terrain de prédilection.

A Bordeaux, jour de repos, le Tour de France a fait ses comptes. Et pansé ses plaies, tant les chutes ont marqué les premières étapes.

Oscar Freire (vainqueur à Sarrebruck), Didier Rous, Rik Verbrugghe, Alexander Shefer notamment sont rentrés chez eux, durement touchés dans leurs chairs.

Des trois Suisses au départ, le Vaudois Laurent Dufaux et l’Uranais Beat Zberg ont échappé au jeu de massacre. Seul le Tessinois Rubens Bertogliati est allé à plus d’une reprise à terre.

Un regret

Vainqueur le deuxième jour à Luxembourg, le jeune coureur de la «Lampre» est resté deux jours en jaune. «J’ai senti la pression due à ce maillot. Puis il y a eu ces chutes. Maintenant j’aborde la montagne sans pression…».

Mieux placé des trois Suisses (21e à 4’32 ») Beat Zberg affirme: «Je n’attendais pas un aussi bon classement au pied des Pyrénées. Je n’ai pas perdu de temps autre que celui concédé dans les deux épreuves chronométrées, par équipes et individuellement».

Un regret toutefois pour l’Uranais: «Dans le contre-la-montre mon staff m’a fait part d’un vent favorable en fin de parcours. J’ai géré mon effort en conséquence. Or, je suis arrivé dans un vent contraire. J’estime avoir perdu une minute. Dommage!» – Beat Zberg a lâché 2’23 » au Colombien Bottero.

Avantage

«Cette situation est excellente pour le moral. Elle est inquiétante en revanche en regard de la position de Levi Leipheimer qui ‘fait le général’. Il a manqué son contre-la-montre», poursuit Zberg.

Dès lors, pointé à plus de quatre minutes (4’39 ») l’Américain est-il en position délicate au sein des Néerlandais de «Rabobank»?

«Levi est toujours notre leader. J’en ai l’impression. Je pense toutefois avoir l’autorisation de jouer ma carte, de n’avoir aucune contrainte au sein de l’équipe. Reste à savoir comment je vais digérer ce premier rendez-vous avec les Pyrénées», poursuit l’Uranais. Qui effectue ce Tour de France avec des réserves.

Victime d’une fracture de la clavicule dans Liège-Bastogne-Liège, l’ex-vainqueur du GP de Francfort a bénéficié d’une pause non programmée.

«Avoir moins couru est un avantage. Mon objectif reste de remporter une étape». Et de conclure: «Nous sommes 180 à viser cet objectif!»

Les Pyrénées plutôt que les Alpes

Pointé à plus de sept minutes (7’36 ») du maillot jaune Igor Gonzalez de Galdeano, Laurent Dufaux annonce immédiatement la couleur.

«Après une dizaine de jours de plaine, un autre Tour débute avec cette première étape dans les Pyrénées. Après le passage de l’Aubisque et les huit kilomètres de montée conduisant à La Mongie, on en saura plus».

Et le Vaudois de relever: «Pour plusieurs d’entre nous c’est un peu l’inconnu: comment allons-nous assimiler cet enchaînement Pyrénées-Alpes, le Ventoux en guise de transition?»

Non seulement Laurent Dufaux entre sur son terrain de prédilection, la montagne, mais encore dans les Pyrénées qu’il préfère aux Alpes.

Explications: «Je m’y suis mis en évidence par le passé. Pour moi c’est un décor différent des Alpes. La nature y est plus verdoyante. Les cols sont non seulement un peu plus difficiles, mais encore un peu plus courts. Ce qui correspond un peu mieux à mes caractéristiques».

Et de conclure: «Je vais saisir la moindre opportunité qui se présente, que ce soit dans les Pyrénées ou les Alpes, pour atteindre mon objectif: remporter une étape».

swissinfo/Pierre-Henri Bonvin à Pau