Des perspectives suisses en 10 langues

La ligne directe Berne – Paris reprend son envol

C'est ce type d'appareil qui reliera Berne à Paris. ATR

Interrompues il y a près de six ans suite à la débâcle de Swissair, les liaisons aériennes directes entre Berne et la capitale française reprennent en janvier. Deux vols quotidiens sont prévus dans les deux directions du lundi au vendredi. Et un vol le samedi et le dimanche.

Peu de gens étaient visiblement au courant. Car pour se rendre à Paris, l’horaire distribué par l’aéroport de Berne suggère toujours de passer par… Munich!

Mais c’est officiel: inexistants depuis février 2003, les vols directs entre Berne et Paris seront relancés le 19 janvier 2009.

C’est l’aéroport d’Orly qui sera desservi. Il est plus près du centre-ville que celui de Charles de Gaulle et donc plus pratique pour les voyages d’affaires. Et les horaires ont été conçus de façon à permettre des allers-retours dans la journée. Ils offrent aussi meilleures correspondances vers 24 destinations françaises régionales dont la Corse.

Une opération stratégique?

Le seul exploitant de la ligne sera une compagnie partenaire d’Air France, la société Airlinair, qui opérera avec un avion à turbopropulseur de type ATR 42-500 (48 places). Il est difficile de savoir à ce stade si la liaison sera rentable et l’on ne peut exclure qu’il s’agisse aussi d’une opération stratégique pour «occuper la place» face à d’éventuels concurrents.

La France et la Suisse sont déjà très bien desservies en matière aéronautique avec une trentaine de vols directs chaque jour entre Paris-Orly ou Charles de Gaulle et Genève, Zurich ou Bâle-Mulhouse (EuroAirport).

Suite notamment à la faillite de Swissair, Air France se taille la part du lion. Entre Genève et Paris, tous les vols sont opérés par Air France. A Bâle, Air France a le monopole absolu. Et ce n’est qu’à Zurich que les deux compagnies sont en concurrence (6 vols Air France, 6 vols Swiss).

Un effet des accords Suisse – UE

En outre, Air France vole aussi entre Zurich et Lyon. Mais également – et c’est l’effet de la libéralisation et des accords de la Suisse avec l’Union européenne – entre Genève et…Londres! Impensable il y a encore quelques années.

Le rétablissement des vols entre Berne et Paris est un nouvel épisode – mais probablement pas le dernier – d’une histoire mouvementée. Inaugurée en 1967, la liaison entre les deux capitales a été assurée pendant plusieurs années par Swissair.

C’était l’époque euphorique de la compagnie nationale qui a même exploité alors une ligne Berne – Zurich. (C’était il est vrai avant que les CFF aient l’idée révolutionnaire – internationalement, la Suisse a été en la matière un précurseur – de créer une gare dans l’aéroport de Zurich-Kloten).

Rien pour le Tessin

Après des hauts et des bas dans les années 1970, la ligne connaît un renouveau dès l’été 1980. Elle est désormais exploitée par Crossair, la jeune «sœur» de Swissair, en collaboration avec Air France.

C’est un succès, spécialement après 1987, lorsque la ligne est prolongée jusqu’à Lugano. Le service convivial et luxueux offert aux passagers est apprécié (et les diplomates français sont ravis d’avoir enfin un canal rapide et sûr pour transporter la valise diplomatique…).

Dans ce contexte, après la débâcle de Swissair, la liaison directe entre Berne et le Tessin a également disparu et qu’il y a peu d’espoir pour l’instant qu’elle soit rétablie dans un proche avenir.

swissinfo, Michel Walter

Inauguré en 1929, l’aéroport de Berne (« Berne-Belp ») est situé à seulement 9 kilomètres de la ville. Pas loin d’ailleurs de la résidence dite du Lohn, noble demeure où le gouvernement suisse reçoit – et loge – ses hôtes de marque.

Atout. La proximité de la capitale est l’un des principaux atouts de l’aéroport. Mais il y en a d’autres.

Alpes. Il bénéficie d’une situation propice par rapport à plusieurs stations de vacances des Alpes fréquentées par un public international.

Rapide. Il se caractérise aussi la rapidité des procédures d’enregistrement – 20 minutes pour les vols de ligne.

Privé. L’aéroport appartient à une société privée et il n’est pas soutenu par l’Etat. En 1983, les électeurs du canton de Berne ont en effet refusé d’autoriser le canton à subventionner le transport aérien.

L’aéroport a connu ses heures de gloire mais aussi des déboires. Il est prisé par les organisateurs de vols de vacances par affrètement (Sardaigne, Corse, Grèce, par exemple).

International. Mais il a aussi été pendant plusieurs années un véritable aéroport international avec des vols de ligne directs plusieurs fois par jour à destination notamment de Bruxelles (très prisé), de Londres et de plusieurs villes allemandes.

Aujourd’hui, tout cela est fini et la seule destination directe est actuellement Munich (3 vols par jour) et donc bientôt Paris.

En hiver – à partir du 20 décembre – Bern-Belp est aussi la destination de nombreux vols de ligne dits de sports d’hiver en provenance de plusieurs villes britanniques (Londres, Manchester, Birmingham, Southampton).

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision