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Swimming pool therapy à Genève

Un triptyque de Thierry Kupferschmid exposé à la Greene Gallery. Thierry Kupferschmid

Qu'est-ce qui peut bien se cacher derrière un titre aussi énigmatique? Une série de gravures sur métal sous forme de triptyques qui ont pour thème l'eau et ses dérivés. 17 tableaux du genre sont exposés à la Greene Gallery des Eaux-Vives, jusqu'au 16 juin.

Non loin de la petite gare des Eaux-vives, à Genève, la «Greene Gallery» expose 16 triptyques et un diptyque. Ces 17 tableaux bleutés et grivelés ressortent d’autant plus sur les parois blanches de la galerie qu’ils sont tantôt mats, parfois laqués.

En fait, ces gravures sur métal font la part belle aux dégradés des couleurs de l’eau. Le thème, par excellence, choisi par l’artiste lausannois de 31 ans, Thierry Kupferschmid.

Un premier tableau sera gris, puis passera à l’anthracite sur la deuxième gravure, avant d’aboutir en turquoise sur la troisième pièce. Ainsi se déclinent trois pièces qui, en réalité, ne forment qu’une seule image.

Ici, c’est une feuille morte gravée sur un gris blanc. Là, c’est un lichen qui se détache d’un brun grisaille. Plus loin, des champignons annoncent la moisissure. Là-bas, baigne une amibe unicellulaire avec des flagelles. Il y a même une chrysalide qui ne demande qu’à se muer en papillon.

Devant ces 17 gravures-peintures, on sent un artiste inspiré. Immergé dans un univers aquatique et végétal. En quête de comprendre les origines du monde.

«Après une dizaine d’années passées dans la peinture, je me suis attaqué depuis près de deux ans à travailler la gravure sur le métal, explique Thierry Kupferschmid. J’avais besoin de trouver un nouveau support (le métal) et une nouvelle forme d’art (la gravure) pour continuer à avancer, à chercher, bref, à m’exprimer».

«J’avais envie de travailler sur le thème de l’eau, surenchérit Thierry Kupferschmid. Mais ce à quoi je ne m’attendais pas du tout, ce fut l’apparition dans mon travail des végétaux comme motifs».

«Sur l’échelle de l’évolution, précise l’artiste autodidacte, le végétal se situe après le minéral, mais avant le règne animal. Je me dis que mon travail va finir par me conduire un jour prochain jusqu’à l’être humain».

«Swimming pool therapy» est avant tout un titre prétexte, nous avoue l’artiste. J’essaie de retranscrire dans mes tableaux ce que je ressens lorsque je plonge dans un bassin d’eau. J’y perçois alors des variations aqueuses qui vont de la transparence aux miroitements, en passant par les scintillements du liquide».

«Le triptyque est vraiment devenu mon mode d’expression favori. Par exemple, souligne Thierry Kupferschmid, j’aime le rythme imposé par un thème développé en trois parties. De la sorte, je peux donner à une image des enchaînements ou, au contraire, des cassures». On est alors pas loin de l’image cinématographique.

Emmanuel Manzi

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