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Théâtre anglo-saxon au Grütli de Genève

Le metteur en scène Roberto Salomon. Théatre: Family business.

Le metteur en scène salvadorien, Roberto Salomon, lance la comédie Family Business de l'auteur britannique Alan Ayckbourn, au théâtre du Grütli à Genève, durant tout le mois de décembre.


Venu à Genève à la suite de la guerre civile au Salvador en 1980, le metteur en scène franco-salvadorien, Roberto Salomon, 55 ans, a traduit, puis mis en scène la pièce de l’auteur britannique Alan Ayckbourn, parce qu’il adore le théâtre anglo-saxon. «Le meilleur au monde», s’empresse-t-il d’ajouter.

C’est une comédie très sérieuse qui raconte comment une famille sombre dans le crime, par à-coups et sans même s’en rendre compte.

«En fait, il s’agit d’une comédie presque shakespearienne, se plaît à souligner Señor Salomon, parce que les personnages ont non seulement des parcours différents et des sentiments profonds, mais aussi parce qu’ils ont chacun un souffle qui les portent vers un destin qu’ils doivent accomplir».

Pour Roberto Salomon, son premier message est de proclamer la famille comme la structure la plus importante de notre société. La famille qui, précise-t-il, peut tout aussi bien tuer.

Son second message est de parler du néo-libéralisme sans le mentionner expressément. En effet, cette pièce a été écrite comme un réquisitoire contre la politique que menait dans les années 80 Margaret Thatcher.

Roberto Salomon croit que cette dénonciation demeure d’actualité pour tous les gens qui se lancent à corps perdu dans la quête de l’argent et oublient le reste dans la vie.

Les personnages d’Ayckbourn sont profondément anglais. Ce sont toujours des petites gens de la classe moyenne urbaine. La pièce se déroule en Angleterre. Avec les us et coutumes propres aux Anglais.

Il y a 13 comédiens et 17 rôles. Roberto Salomon a couru le risque d’engager pour son nouveau spectacle sept comédiens avec qui il n’avait encore jamais travaillé.

Parmi eux, le Genevois à la double origine anglo-italienne, Christian Gregori, qui, aujourd’hui, crève l’écran. Comme dans le dernier film «15, rue des Bains» de Nicolas Wadimoff et coproduit par la TSR.

L’obstacle le plus difficile dans la mise en scène fut pour Roberto Salomon d’empêcher les personnages de la Family business de penser.

«Je veux uniquement qu’ils agissent, comme s’ils se perdaient dans les tourbillons de la vie. Car c’est là que réside la caractéristique la plus ancrée dans le théâtre d’Alan Ayckbourn. Tout est action dans son théâtre. Le ressort comique en dépend».

Emmanuel Manzi

Représentations: jusqu’au 31 déc., du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h et le dimanche à 17h.

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