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Trois artistes à Art Forum

Zapoff, aussi éclatant que ses couleurs! swissinfo.ch

Ils sont 148. Peintres, sculpteurs, photographes, verriers, bijoutiers. Ils relèvent de l'abstraction pure ou du figuratif, se réfèrent au manga ou à l'académisme...

Gros-plan sur trois d’entre eux: Zapoff, Richart Maire et Joseph Staiano.

C’est la quatrième fois que Zapoff, Veveysan d’origine macédonienne, participe à Art Forum. Il a remporté le prix du public pour ses sculptures en 1996. Mais pour le moment, continue de travailler à un niveau «privé»: show-room et commandes de particuliers…

A propos de la manifestation, s’il apprécie toujours son côté bigarré, il regrette un peu qu’elle s’assagisse: «C’est devenu très qualitatif, mais très rangé», dit-il.

Autour de lui, de grandes toiles-cloisons, aux couleurs vives, qui rappellent l’art africain ou aborigène. Pourquoi cette démarche? Il l’ignore «J’ai dû faire un rêve, ou quelque chose comme ça, pour aboutir là!»

Entre la sculpture et la peinture, il a eu une phase photographique. La continuité ne semble pas être sa préoccupation première: «Si je reviens dans deux ans, ce sera peut-être avec un bloc en béton!»

Deux mains plutôt qu’une

Richart Maire vient de Mâcon, en Bourgogne. Plutôt que de sâxer sur sa région, il joue la carte de l’international: Belgique, Angleterre, Hollande, et Suisse. «Quand je décide d’investir un lieu ou un pays, je commence par une foire. J’en profite pour inviter, par Internet, pas mal de galeries. Dans le cadre du salon, j’essaie de vendre au public, et de rebondir dans les galeries au cours des années suivantes». Stratégique, l’artiste.

Un artiste dont la spécificité est de jouer sur la complémentarité de ses deux mains. Graphiste, bédéaste, sa main droite a été éduquée à la précision du dessin: « Ma main droite a un bagage assez conséquent, mais conventionnel et académique. Par contre, ma main gauche n’avait aucune culture, elle était vierge de tout apprentissage. Comme il faut parfois apprendre à désapprendre, je l’ai laissée s’exprimer.»

Sur la même toile, en général monochrome ou presque, Richart Maire superpose donc de discrètes figures géométriques (main droite) et des «fenêtres de calligraphie» (main gauche). Simple, mais il fallait y penser.

Drapé sculptural

Joseph Staiano est Valaisan, il enseigne dans un collège de Saint-Maurice. Après une formation artistique en Angleterre, il se sent un peu décalé par rapport au marché de l’art helévétique, dont il ne connaît pas bien les rouages.

Art Forum représente donc pour lui une façon de s’approcher du circuit. Un circuit qui, à priori, ne le ratera pas: les deux sculptures en bronze qu’il présente à Montreux sont magnifiques.

Tout d’abord, un gisant, beau et inquiétant: «Je voulais travailler avec le corps humain et le drapé». La continuation d’un travail effectué avec une première œuvre, un étrange guéridon, qui tient de la dentelle métallique pour sa texture et du gothique mystérieux pour l’ambiance qu’il dégage…

«A l’origine, il y a une expérience vécue. J’ai observé un guéridon recouvert d’une nappe. Pendant une fraction de seconde, j’ai douté de la présence du guéridon. Cette idée était tellement forte que j’ai voulu la reproduire en sculpture: j’ai reproduit la nappe sans la table.»

Au même titre que Joseph Staiano a reproduit un corps – le gisant – sans le corps. Saisissant.

swissinfo, Bernard Léchot, Montreux

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