Des perspectives suisses en 10 langues

Un long débat

La polémique autour de l’apprentissage des langues à l’école ne date pas d’hier.

Retour sur les principales décisions prises jusqu’ici.

Au début des années 80, la CDIP décide d’avancer à la cinquième année (et donc de rallonger) l’enseignement de la première langue étrangère obligatoire, l’allemand en Suisse romande, le français en Suisse alémanique (sauf pour Uri et les Grisons, qui enseignent d’abord l’italien). Les Tessinois apprennent d’abord le français, puis l’allemand.

Début 1998, l’ancien conseiller d’Etat zurichois Ernst Buschor déclenche un psychodrame national en lançant le «Schulprojekt 21» qui donne la préférence à l’anglais comme première langue étrangère enseignée dès le primaire, avant le français.

En 2001, la CDIP tente mais ne parvient pas à se mettre d’accord sur la langue à privilégier, anglais ou langue nationale.

Deux blocs se dessinent en Suisse alémanique: les cantons de Suisse orientale et centrale qui suivent Zurich, tandis que les deux Bâle, Argovie et Soleure préfèrent le français d’abord.

Seul le demi-canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures a déjà mis en pratique la décision d’avancer l’enseignement de l’anglais de la 7e à la 3e année primaire.

Depuis la rentrée 2001, les élèves ont 2 heures d’anglais par semaine dès la 3e année. Le français a été repoussé de la 5e à la 7e année, en étant doté d’heures supplémentaires.

A Zurich, le Conseil de l’éducation a décidé en mars 2003 d’introduire l’anglais précoce dès la rentrée d’été 2005, selon le modèle suivant :

– Dès le milieu de la 2e année, premiers contacts par des chansons et des images
– Dès la 3e, unités spécifiques d’enseignement.
– Dès la 5e, l’anglais doit être enseigné par immersion en sciences naturelles.
– Le français doit continuer à démarrer en 5e année.

En mai 2003, la direction de l’éducation de Bâle-Ville a présenté un concept global privilégiant le français, avançant même son apprentissage à la 2e ou 3e année. L’anglais ne doit devenir obligatoire qu’à partir de la 5e année, au plus tôt.

En mai 2003 toujours, un sondage montre que les enseignants zurichois sont majoritairement opposés à l’apprentissage de l’anglais précoce: 55% sont contre, 32% pour et 13% ne se prononcent pas.

En automne, les Lucernois présentent un projet rendant le français facultatif en 5e année. Un groupe de travail thurgovien veut en revanche privilégier le français.

Janvier 2004: un groupe d’enseignants proches du Parti évangélique et de l’UDC lance une initiative populaire pour interdire dans la loi l’apprentissage d’une deuxième langue étrangère au niveau primaire.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann

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