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Un tableau de maître

La Comédie, dans l’attente d’une programmation «coloriée et curieuse». (Photo comedie.ch) swissinfo.ch

Anne Bisang, la directrice de la Comédie de Genève, a levé le rideau sur sa prochaine saison 2004-2005.

Colorée et curieuse, sa programmation diversifie les paysages et donne à son établissement l’aura d’une grande institution francophone.

«Un paysage imaginaire formé de montagnes, de cascades, de vergers et construit par touches». Anne Bisang n’a pas hésité à filer la métaphore bucolique pour présenter la saison 2004-2005 de la Comédie de Genève, qu’elle dirige depuis 5 ans.

Une saison que l’on apprécie comme un tableau dont «les touches» sont autant de rencontres, d’opportunités et de trouvailles. Grâce à des coproductions avec des institutions prestigieuses, comme l’Odéon-Théâtre de l’Europe à Paris, La Comédie est ainsi propulsée sur le devant de la scène francophone.

Ibsen par deux fois

Les deux maisons, parisienne et genevoise, présenteront donc, en collaboration avec deux autres théâtres français, «Hedda Gabler», pièce de Henrik Ibsen que met en scène Eric Lacascade.

Le rôle-titre est confié à Isabelle Huppert qui joue, aux côtés du Suisse Pascal Bongart, le personnage d’une femme «prise au piège de sa stérile solitude».

Ibsen encore pour cette célèbre pièce, «La maison de poupée», qu’Anne Bisang mettra elle-même en scène avec l’admiration qu’on lui connaît pour cet auteur qu’elle considère «comme le peintre le plus fin de l’âme féminine».

Deux autres temps forts

Deux accueils très attendus donnent au «tableau» d’Anne Bisang des colorations fortes, magnifiques.

L’un nous vient de Russie, et c’est un chef-d’œuvre. La presse européenne en atteste, qui ne tarit pas d’éloges sur «Guerre et Paix», adaptation théâtrale du roman de Tolstoï.

Créé en 2001 par Piotr Fomenko, grande figure du théâtre moscovite, le spectacle a, depuis, tourné dans le monde entier avec un immense succès. Il sera présenté hors les murs de La Comédie, au Grand Théâtre de Genève.

Le deuxième accueil est réservé à Peter Brook, autre grand nom du théâtre européen, et à son spectacle «Tierno Bokar». Un titre qui ne dit rien au grand public mais qui n’en demeure pas moins important, puisqu’il révèle le visage méconnu d’une spiritualité islamique. Celle qu’incarne justement Tierno Bokar, le soufi de l’Afrique Noire.

Retour en Europe

Retour en Europe et à ses intempéries avec «L’Enfant froid». Coproduite par la Comédie de Genève et la Comédie de Valence, cette pièce du jeune dramaturge allemand Marius von Mayenburg, que monte Christophe Perton, passe au scanner les névroses domestiques.

Autre sujet dramatique: l’immigration et son pendant douloureux l’intégration que Valentin Rossier aborde dans «Allers-Retours». Le très talentueux metteur en scène genevois revient ici sur Odon von Horvath, un auteur qu’il connaît bien. De lui, il avait monté l’an dernier à La Comédie «Figaro divorce».

On laissera pour la fin le plus jeune des patriarches du théâtre. Soit Pierre Corneille, le vénérable classique qui fait grincer des dents les élèves, mais qui n’en reste pas moins sollicité par les aînés. De Corneille, Brigitte Jaque-Wajeman créera «L’Illusion comique». Belle échappée théâtrale qui ouvrira la saison de La Comédie.

swissinfo, Ghania Adamo

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