Une formation qui se veut exemplaire
Implantée à Lausanne, la Haute Ecole de théâtre de Suisse romande ouvre ses portes en septembre prochain.
Son directeur Yves Beaunesne, un Belge à la fibre européenne, parle ici de ses ambitions pour cette nouvelle institution.
Elle est sise à la rue du Grand-Pré, au lieu dit «La Manufacture». Une appellation symbolique qui met l’accent sur «le travail humble et artisanal» qui y sera mené. Implantée à Lausanne, sur l’ancien site d’une fabrique de taille de pierres précieuses, la nouvelle Haute Ecole de théâtre de Suisse romande (Hetsr) ouvre ses portes en septembre prochain.
Elle remplace ainsi les deux conservatoires d’art dramatique de Lausanne et de Genève. Et inaugure une nouvelle ère dans la formation de futurs comédiennes, comédiens et metteurs en scène romands et francophones.
Pour son directeur Yves Beaunesne, dont la date d’entrée en fonction est fixée au 1er avril, cette nouvelle ère bénéficie bien sûr des acquis précédents. Mais elle parie avant tout sur la recherche, la découverte et la confrontation.
Une voie nouvelle
«Une école, confie le maître des lieux, n’a de justification qu’à partir du moment où elle affiche sa couleur. Il ne s’agit pas pour nous de s’inspirer des programmes déjà existants dans d’autres institutions d’art dramatique qui émaillent l’espace francophone».
La Hetsr aura donc ses propres caractéristiques. Pour rester en phase avec la demande actuelle, elle proposera, au-delà d’un cursus de trois ans, commun à tous ses étudiants, une quatrième année facultative consacrée à la mise en scène.
Deux autres points forts. Primo, les travaux en laboratoire. «Je veux garder, jusqu’à la fin du cursus, l’idée que le théâtre, outre la formation technique et intellectuelle, se base aussi sur une recherche constante», explique Beaunesne.
Deuzio, l’ouverture. Chaque promotion présentera, durant l’année en cours, un spectacle dans des conditions professionnelles, soit à l’école même (qui possède son propre théâtre de 150 places environ), soit dans des salles publiques romandes.
«Cette initiative, poursuit le directeur, permettra aux compagnies et aux théâtres locaux ou français d’avoir un regard sur notre travail et de découvrir nos jeunes talents».
La Romandie côté Europe
Pour Yves Beaunesne, la création de la Hetsr coïncide avec l’émergence impressionnante en Suisse de jeunes troupes. Avec aussi «un décloisonnement des arts et une avancée de la réflexion européenne sur la formation des acteurs».
Européen, le nouveau directeur l’est dans tous les sens du terme. Né il y a une quarantaine d’années en Belgique, formé à l’Insas (Institut national des sciences et arts de la scène) de Bruxelles, puis au Conservatoire d’art dramatique de Paris, Yves Beaunesne, metteur en scène expérimenté, souvent invité à Vidy-Lausanne, se présente comme un excellent relais pour la francophonie.
Outre ses qualités de «passeur», il possède un «regard innocent», comme il dit. «J’arrive en Suisse romande vierge de tout préjugé. Je n’appartiens à aucune chapelle ici. Et c’est la raison pour laquelle j’ai été choisi».
Afin d’élargir encore l’horizon de son école, Beaunesne a fait appel à une multitude d’enseignants de différentes nationalités. A leur manière, ils rassembleront les énergies et les sensibilités des élèves comédiens.
swissinfo, Ghania Adamo
– La Haute Ecole de théâtre de Suisse romande (Hetsr) ouvrira ses portes en septembre.
– Elle remplace les conservatoires d’art dramatique de Lausanne et de Genève.
– Son directeur, le metteur en scène belge Yves Beaunesne, entre en fonction ce 1er avril.
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