Du jazz à la roulette, Montreux ouvre ses jeux
Seul détenteur romand d'une concession de grands jeux, le Casino de Montreux a ouvert ses portes lundi.
Ancienne antre du Festival de jazz, le casino compte bien être rentable cette année déjà.
A condition d’être majeur et de présenter une pièce d’identité, il y en aura pour toutes les bourses. Trois cents machines à sous et douze tables attendent les parieurs sept jours sur sept.
Les joueurs ne se sont d’ailleurs pas fait prier. «Ce matin, à l’ouverture des portes, les visiteurs faisaient déjà la queue pour découvrir notre salle», se réjouit Stéphane Perrin, président du conseil d’administration.
En Romandie, le casino de Montreux est le seul à pouvoir offrir des jeux aux mises illimitées. Elles sont fixées par le casino lui-même.
«Pour l’instant, à la roulette, précise Stéphane Perrin, la mise sera de 200 francs sur le chiffre plein. Mais ces chiffres peuvent encore évoluer.»
Le jazz en décor
Après six mois de fermeture et le rachat du casino de Montreux par le groupe français Barrière, seule l’ancienne salle des spectacles, celle du bas, est aménagée.
Les machines à sous occupent le centre de cet espace de 2000 mètres carrés. Tout autour, le restaurant, le bar et les tables de jeux: douze roulettes anglaises, quatre black-jack et deux stud poker.
Les extérieurs et 4000 autres mètres carrés – comportant notamment une salle de spectacle, un deuxième restaurant et un espace VIP – seront inaugurés en juin prochain.
Le lieu – qui a accueilli le Festival de jazz de Montreux pendant de nombreuses années – rend par ailleurs hommage au… Jazz justement.
On ne s’étonne donc pas que la décoration de la salle de jeu ait adopté la musique comme thème. On y trouve notamment des photos qui rappellent les concerts prestigieux qui ont eu lieu ici.
Et la partition de «Smoke on the water» de Deep Purple parcourt la barrière de la galerie, dominant la salle.
Une affaire lucrative
Si le groupe Barrière a investi autant dans le casino (42 millions de francs), c’est qu’il connaît la rentabilité de tels établissements.
Montreux compte être bénéficiaire au niveau de l’exploitation cette année déjà. Stéphane Perrin table sur environ 1 million de visiteurs.
«Vu le succès d’aujourd’hui, lance-t-il, nous n’avons pas trop de soucis à nous faire.»
Quant à la concurrence, celle des casinos français, Evian en tête, elle devrait être limitée. Car Montreux compte sur son offre culturelle et gastronomique pour faire la différence.
Le casino suisse a un autre avantage. Dans un même espace, il peut réunir les jeux de table et de machines à sous. «Ce qui donne une belle animation à la salle», précise Stéphane Perrin.
Cette proximité est tout simplement interdite sur les rives françaises du lac Léman.
Sécurité maximale
160 employés assurent la bonne marche du casino, dont un tiers venu de France . Environ 70 employés travaillaient déjà pour le casino, ancienne formule.
Une partie d’entre eux a dû être formée à l’Ecole de croupiers attenante au casino.
Quatorze personnes s’occupent de la sécurité en salle et en coulisse. Et six uniquement de la surveillance vidéo, selon un détective du Casino. C’est que le lieu est truffé de caméras: 200 au total.
Outre leurs muscles, on attend surtout d’eux qu’ils repèrent les joueurs qui auraient un comportement compulsif.
Ils ont pour mission d’entrer en contact avec eux et de les dissuader. Et, si cela s’avère nécessaire, d’aller jusqu’à les interdire de jeux.
La loi suisse exige en effet que les casinos mettent en place un système de prévention des pathologies du jeu.
swissinfo, Anne Rubin
– Après 70 ans d’interdiction, les casinos refont leur apparition en Suisse
– L’an dernier, le gouvernement a octroyé une vingtaine de concessions
– Elles sont de deux types: les A (grands jeux aux mises illimitées) et les B
– Seuls 7 casinos ont obtenu la concession A
– Celui de Montreux est le seul casino A en Romandie
– Ceux de Baden, Berne, Lucerne et Locarno sont déjà ouverts
– Ceux de Bâle et St-Gall suivront
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