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L’ambition démesurée d’Adolf Ogi brocardée par la presse

La presse a largement commenté l'échec d'Adolf Ogi. Keystone

Les éditorialistes ont largement commenté mardi la non-élection d'Adolf Ogi au Comité international olympique (CIO). Pour la plupart des commentateurs, cet échec provient surtout du fait que la Suisse a les yeux plus gros que le ventre.

Les chroniqueurs ne peuvent que constater que cette déconvenue est un véritable choc pour l’ancien président de la Confédération. Les termes de «gifle» et de «camouflet» sont systématiquement employés pour qualifier l’échec de Moscou.

Un excès de précipitation

Mais, selon les analystes, le vote n’était pas dirigé contre la personnalité d’Adolf Ogi, mais contre le trop grand nombre de Suisses au CIO. «Le sixième Suisse, celui de trop», commente ainsi le Tages Anzeiger. Même son de cloche pour 24 Heures: «la session a estimé que cette sur-représentation commençait à bien faire».

Pour autant, Adolf Ogi n’est pas exempt de critiques. Pour bon nombre d’éditorialistes, l’ancien conseiller fédéral s’est trop précipité. Compte tenu du nombre de Suisses au CIO, il aurait mieux fait d’attendre la démission de Marc Hodler, en 2002.

Ainsi, pour Le Matin, Adolf Ogi a commis «trop de maladresses, aveuglé par son rêve de rejoindre le mouvement aux cinq anneaux dans les plus brefs délais». 24 Heures va même jusqu’à conseiller à l’ancien ministre suisse des Sports de «chercher un professeur de stratégie politique».

Mais, selon de nombreux commentateurs, cette non-élection serait aussi «un camouflet à la face de Juan Antonio Samaranch lui-même», ainsi que l’écrit le Corriere del Ticino. L’ancien président du CIO soutenait en effet la candidature d’Adolf Ogi et, pour ne rien arranger, celle de son fils, Juan Antonio JR.

Le sacrifice d’un outsider

«Les délégués ont trouvé que cela faisait beaucoup et ils ont sacrifié l’outsider suisse», écrit la Tribune de Genève. Et pour retrouver leur indépendance face à la présidence, l’éviction d’Ogi était dans l’ordre des choses: «il était beaucoup plus commode d’éjecter Ogi que le rejeton du marquis», souligne Le Matin.

Quant à notre «Dolfi» national, les éditorialistes estiment qu’il n’a pas vraiment d’avenir dans l’olympisme. «Sa carrière au CIO s’arrête là où elle n’a pas commencé», juge 24 Heures. Quant à la Tribune de Genève, elle conclut, philosophe: «quand on veut être élu dans un panier de crabes, il faut avoir la peau dure comme un cristal de Kandersteg».

Olivier Pauchard

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