Des perspectives suisses en 10 langues

Zurich au rythme du théâtre d’Istanbul

Comme chaque année, le Theater Spektakel établit ses quartiers à la Landiwiese. Keystone

Après l'Europe de l'Est, l'an dernier, la 22e édition du Theater Spektakel de Zurich fait la part belle aux troupes indépendantes et plus particulièrement à celles de la Méditerranée qui atteint le Bosphore.

Comme le Theater Spektakel de Zurich travaille en étroite collaboration avec la Fondation Pro-Helvetia, il a adopté le thème cher à l’institution culturelle suisse: «L’autre Méditerranée», comprenez la rive sud du Bassin méditerranéen.

«Mais nous avons aussi choisi ce thème, explique Markus Luchsinger, directeur du Theater Spektakel de Zurich, parce que nous aimerions que le public suisse pose un autre regard que celui politique et économique sur le Maghreb et le Moyen Orient.

Des relations humaines

«Ces régions du Sud-Est de la Méditerranée, poursuit Markus Luchsinger, cultivent, elles aussi, une vie culturelle et des relations humaines!»

Cette année, le festival zurichois a invité notamment quatre artistes d’Istanbul pour quatre productions signées par le metteur en scène Kutlug Ataman, par la chorégraphe Aydin Teker, par deux danseurs associés Kaplan & Sizanli et par la compagnie de Mustafa Avkiran qui, elle, met en scène un auteur encore méconnu dans le monde germanophone, Murathan Mungan.

L’oeuvre de Kutlug Ataman nous fait, par exemple, voyager durant pas moins de huit heures dans la ville d’Istanbul au travers du regard très personnalisé d’une femme. Dont il brosse le portrait en vidéo.

Spectacles romands

Mais les prestations helvétiques ne sont pas pour autant laissées pour compte. La Compagnie Pasquier-Rossier est une troupe indépendante, avec laquelle le Theater Spektakel travaille depuis de nombreuses années.

Il s’agit de deux comédiens de Lausanne – Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier – qui, en France, travaillent avec de grands metteurs en scène. Mais qui, dans leur temps libre, poursuivent un travail de recherche particulier.

Cette année, ils présentent une pièce théâtrale «Le corbeau à quatre pattes», d’après un texte poétique de l’auteur russe surréaliste des années 1920, Daniil Charms.

Confrontations aux nouvelles tendances

Dans un style complètement différent, la troupe lausannoise L’Alakran, du metteur en scène espagnol, Oscar Gomez Mata, monte à Zurich interpréter une création qui, depuis deux ans, recueille beaucoup de succès: «Le boucher espagnol», dans une version expressément germano-ibérique pour Zurich.

Sinon, le Theater Spektakel déborde sur la chanson pour deux concerts avec Pascal Auberson, peu connu outre-Sarine, et sur un jazz emboîté dans une installation vidéo présentée par les musiciens lausannois, Pierre Audétat et Pierre-Yves Borgeaud.

But du festival? «Attirer un bon public, répond Markus Luchsinger, et créer une atmosphère dans laquelle les spectateurs puissent se confronter aux nouvelles tendances, autres que celles présentées généralement dans les grandes institutions culturelles».

Le tout dans une ambiance festive. Puisque le Theater Spektakel établit ses quartiers, chaque année, à la Landiwiese, (ancien site de l’exposition nationale de 1939). Avec restaurants et théâtres de rue, le long de la rive du Lac de Zurich».

Ainsi, le plus important festival suisse de théâtre indépendant présente à Zurich et jusqu’au 2 septembre une quarantaine de productions programmées sur 120 représentations.

Emmanuel Manzi

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision