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vers un vaccin contre la malaria

Pruebas clínicas de un candidato a vacuna en Ifakara, Tanzania. Swiss Tropical Institute

En poussant les portes de l'Institut tropical suisse, le visiteur débouche directement sur un corridor tapissé de virus de la malaria congelés dans de l'azote liquide.

La recherche sur ce fléau occupe une place particulière dans la vie de l’Institut bâlois, qui depuis 14 ans teste des vaccins potentiels.

Sur plus de 200 personnes qui travaillent au STI (Swiss Tropical Institute, comme on le nomme en anglais), près de 40 sont affectées à la recherche sur la malaria. Dans ce domaine, la maison a accumulé une expertise mondialement reconnue.

La mise au point d’un vaccin donne énormément de fil à retordre aux scientifiques, qui ne désespèrent pas pour autant de trouver la solution. Surtout au vu des développements encourageants enregistrés ces deux dernières années.

C’est que le parasite de la malaria est très ingénieux. Durant son cycle de vie, et particulièrement lorsqu’il a pu s’introduire dans le corps humain, il se multiplie rapidement,

change de forme, se cache dans des endroits différents (globules rouges, foie) et modifie même la structure de sa surface.

Partenariats public-privé

Marcel Tanner, directeur du STI, attend beaucoup des possibilités de recherche ouvertes par les nouveaux partenariats public-privé. «Ce changement de paradigme, qui voit l’industrie et les communautés de santé publique travailler ensemble nous permet d’avancer», explique-t-il.

«L’industrie a déjà synthétisé et étudié tellement d’antigènes [producteurs d’anticorps] pour les vaccins et de substances pour les médicaments, poursuit Marcel Tanner. Nous pouvons maintenant

utiliser ces données et explorer le potentiel de ces travaux dans la lutte contre la malaria».

Au STI, on pratique notamment l’approche dite “virale” des vaccins, considérée comme très prometteuse. On utilise pour cela des virus “vides” – soit des enveloppes de virus, sans le matériel génétique –, à la surface desquels on dépose les antigènes de la malaria. Ainsi, lorsque le système immunitaire reconnaît le virus, il fabrique les anticorps de la malaria.

Sur le terrain

«Nous sommes également très actifs dans le développement clinique et les tests, poursuit Marcel Tanner.

Le vaccin potentiel le plus prometteur dont nous disposions en ce moment est le RTTS, fruit d’une combinaison génétique».

Il s’agit d’une combinaison entre le parasite de la malaria et celui de l’hépatite B. Il a été développé au sein d’un partenariat public-privé entre GlaxoSmithKline (GSK) et des scientifiques américains.

Ce vaccin a montré une belle efficacité au Mozambique sur des enfants âgés de 1 à 4 ans. Membre d’un consortium international regroupant la MVI (Malaria Vaccine Initiative), GSK et des équipes de chercheurs en Afrique et en Europe, le STI est à l’origine d’une nouvelle campagne de vaccination d’enfants à Bagamoyo en Tanzanie.

«Ce consortium est financé par la Fondation Bill Gates à travers MVI. Si tout se passe bien, le plan de développement clinique devrait être achevé d’ici 2009 et nous devrions disposer d’un vaccin enregistré en 2009 ou 2010», explique Marcel Tanner.

Le directeur du STI est convaincu que la collaboration est un devoir moral lorsque l’on travaille sur une maladie comme la malaria.

En janvier de cette année, le STI et l’organisation Drugs for Neglected Diseases Initiative (Initiative médicaments pour les maladies négligées) basée à Genève ont décidé d’unir leurs forces pour la recherche et le développement de thérapies contre une autre maladie

un peu oubliée: la trypanosomiase africaine, plus connue sous le nom de maladie du sommeil.

«Vouloir faire cavalier seul lorsque l’on s’attaque à de tels défis serait non seulement très mauvais, mais également contraire à l’éthique», conclut Marcel Tanner.

(Traduction et adaptation de l’anglais: Mathias Froidevaux)

La malaria, également nommée paludisme, est une maladie parasitaire potentiellement mortelle transmise par des moustiques de type anophèle.

Le paludisme touche aujourd’hui les régions tropicales et subtropicales de la planète.

L’Institut tropical suisse (STI) a été créé en 1944 en association avec l’Université de Bâle. Il emploie aujourd’hui 207 personnes et son budget annuel se monte à 20 millions de francs suisses.

La Malaria Vaccine Initiative (MVI) a pour objectif d’accélérer le développement de vaccins potentiels contre le paludisme et d’assurer leur accessibilité pour les pays du Sud.

Le paludisme est responsable chaque année de plus de 300 millions de cas de maladie aiguë et d’au moins un million de décès.
90% des décès dus au paludisme surviennent en Afrique sub-saharienne et principalement chez les jeunes enfants.

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