Neuchâtel, cheveux dressés et poils détrempés
Du 4 au 8 juillet, Neuchâtel vivra à l'heure de son 2e Festival international du film fantastique. Accrochez-vous, ça va faire peur.
La première édition avait eu lieu en 2000, lancée par une équipe de jeunes enthousiastes.
Deux ans plus tard, ils sont de retour, avec un concept qui s’affirme, et le soutien financier d’instances à priori sérieuses, qu’il s’agisse du canton et de la commune de Neuchâtel ou de la Banque cantonale neuchâteloise. L’hémoglobine aurait-elle désormais bonne presse?
Des Giger à gagner!
Tout festival qui se respecte comporte sa compétition. En l’occurrence, huit longs métrages (que des premières suisses, voire européennes), dont quatre proviennent d’Asie, nouvelle terre de prédilection du cinéma fantastique, selon les spécialistes.
Le jury est composé du cinéaste britannique Ben Hopkins, de son confrère français Lionel Delplanque (présent il y a deux ans à Neuchâtel avec «Promenons-nous dans les bois»), de l’écrivain italien Valerio Evangelisti, spécialiste de S.F, et de la journaliste alémanique Franciska Oliver.
Une compétition courts métrages a également lieu. Dans un cas comme dans l’autre, les lauréats empocheront des «Narcisse» (au sens vraisemblablement plus mythologique que botanique) signés H.R. Giger, l’illustre papa du terrible «Alien».
Du neuf et du vieux
Au programme également, quatre avant-premières: «Windtalkers» du brillantissime John Woo, avec Nicholas Cage, une œuvre qui relève plutôt du film d’aventure, «Eight Legged Freaks» du néo-zélandais Ellory Elkayem (une nouvelle invasion d’araignées géantes) et «Scooby-doo», de l’Américain Raja Gosnell, du frisson pour (sou)rire. Sans oublier «Si vous le voyez, tuez-le de ma part» d’Olivier Béguin, lauréat du Narcisse 2000 du court métrage.
A noter aussi une section intitulée «Les films du troisième type», qui propose des œuvres inédites en Suisse, des films «qui par leur originalité thématique, constituent des exercices à part dans le genre fantastique», précise les organisateurs.
Et enfin, une rétrospective quasiment exhaustive de l’œuvre des Américains Stuart Gordon & Brian Yuzna, qui seront présents à Neuchâtel.
Gordon & Yuzna, c’est plus de 25 ans de cinéma fantastique et sanguinolent, de «Re-Animator» (1985) à «Arachnid» (2001), en passant par «HP Lovecraft’s Necronomicon» (1994).
Gordon & Yuzna sont les fondateurs du studio «Fantastic Factory», en Espagne. Une volonté de sortir de la machine américaine pour développer la production fantastique sur un continent qui privilégie le cinéma d’auteur.
Le réel et la fiction
Sur les écrans neuchâtelois, pendant quatre jours, aliens, araignées géantes, créatures improbables, fous furieux divers et pervers polymorphes vont donc déferler. Horreur et bains de sang assurés.
Alors que les organisateurs garantissent ne pas vouloir «propager une vision cynique de la violence» (Le Temps, 29 juin), on se dit qu’après la tuerie de Zoug, après celle de Nanterre, à l’heure où certains préaux scolaires vivent un quotidien de western, ils ne pourront en tout cas pas faire l’économie d’un vrai débat sur l’impact de la violence en images.
swissinfo/Bernard Léchot
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