

Aujourd’hui en Suisse
Suisses d’ici et du monde, bonjour,
Prix qui s’envolent, inquiétudes qui se calment un peu, mais restent vives (je vous en parlais hier) et maintenant risques de pénurie d’électricité: les conséquences de la guerre en Ukraine n’ont pas fini d’alimenter la chronique. Heureusement que l’horlogerie suisse se porte bien – enfin surtout le secteur du luxe – et que la Suisse peut être fière de sa démocratie – dont le toujours très enthousiaste Claude Longchamp nous conte aujourd’hui un nouvel épisode historique.
Parce que si vous êtes un randonneur dans le Jura bernois, vous pouvez voir ces jours une tour panoramique signée Mario Botta qui tombe en morceaux – et c’est triste.
Mais bon week-end quand même,

Manque de vent et de précipitations, problèmes persistants dans les centrales nucléaires françaises: la Suisse est menacée d’une pénurie d’électricité cet hiver. C’est l’avis de Christoph Brand, patron d’Axpo, le plus grand groupe énergétique du pays. Il l’a dit dans une interview à nos confrères de Blick TV.
La Russie a réduit de 60% ses livraisons de gaz à l’Europe depuis lundi et la moitié du parc nucléaire français est actuellement hors service. Or c’est justement en hiver que la Suisse importe normalement de l’électricité nucléaire française. «Si cela se prolonge jusqu’à l’hiver, ce que nous devons supposer, il manquera à nouveau quelque chose», conjecture Christoph Brand.
Le patron d’Axpo craint qu’un rationnement de l’électricité ne soit un jour nécessaire si la Suisse ne développe pas plus rapidement et à plus grande échelle les énergies renouvelables. «Mais personne ne peut dire quelles seraient l’ampleur et la probabilité» d’une pénurie d’électricité l’hiver prochain. Cela dépendrait essentiellement de la météo.
- Le patron d’Axpo craint une pénurie d’électricité en Suisse cet hiverLien externe – Blick.ch
- Le plan de sauvetage de l’électricité accepté par les sénateurs – Keystone-ATS, 16 juin 2022
- Les véhicules à combustion disparaîtront aussi des routes suisses – Luigi Jorio, 17 juin 2022

Le tic-tac des montres suisses est imperturbable. Guerre, confinements, inflation, chute des marchés: rien n’a de prise sur les exportations horlogères. Entre janvier et mai, leur valeur a augmenté de près de 13% par rapport à 2021, qui fut déjà une année record. Mais attention, se confiner au luxe ne sert pas la branche dans son ensemble.
La hausse des exportations concerne surtout le haut de gamme, soit les montres vendues plus de 7500 francs pièce. L’an dernier, elles représentaient déjà plus de 73% de la valeur des exportations de montres suisses. Cet intérêt se concentre surtout sur les modèles phares du «Big Four» horloger, soit les quatre marques indépendantes qui accumulent plus de la moitié des profits de la branche: Rolex, Patek Philippe, Audemars Piguet et Richard Mille.
À l’autre bout du spectre, pour les montres d’entrée et de milieu de gamme, les nouvelles sont moins réjouissantes. En vingt ans, le nombre total de pièces exportées a été divisé par deux, passant de 30 à 15 millions. La concurrence des montres connectées et le succès des marques de mode étrangère auprès de la jeunesse branchée mettent à mal les maisons qui produisent des montres à prix abordables sous le label «Swiss Made».
- L’article de Samuel Jaberg
- Point fort SWI – Les horlogers suisses survivront-ils au 21e siècle?

Elle est exceptionnelle. Par son look, son emplacement, le nom de son architecte et la manière dont elle a été construite. Hélas, la Tour de Moron, dans le Jura bernois, s’effrite. L’œuvre, signée Mario Botta et édifiée en 2004 par près de 700 apprentis maçons, offrait une vue panoramique des Vosges au Mont-Blanc et de la Forêt Noire au Säntis. Aujourd’hui, elle voit son escalier extérieur s’effondrer. Elle est devenue inutilisable.
Avec ses 30 mètres de haut et son escalier en colimaçon de 209 marches en calcaire, pesant 400kg chacune, la tour était devenue un emblème touristique de la région. En mai déjà, 13 marches se sont effondrées. La nuit dernière, une trentaine de marches supplémentaires se sont retrouvées par terre. Problème structurel? Il semblerait que le mortier et la pierre auraient eu une réaction de gonflement.
Ce phénomène était difficilement prévisible il y a 20 ans, lors de la construction de la tour. Le Ministère public a ouvert une enquête, qui devra établir les responsabilités, mais la reconstruction de la tour prendra du temps et elle ne permettra sûrement pas de garder le même aspect.
- La Tour de Moron conçue par Mario Botta part en miettesLien externe – RTS Info
- La patte Mario BottaLien externe – reportage de la RTS sur les dix ans de la Tour de Moron, mai 2014

1874. En introduisant le droit de référendum, la seconde Constitution de la Suisse marque l’avènement du pouvoir populaire. Et c’est à Schaffhouse qu’elle est le plus nettement acceptée: 97%! Cela vaut au petit canton du nord de figurer dans notre série «Les foyers de la démocratie suisse», racontée par le politologue et historien Claude Longchamp.
Le référendum, c’est le pouvoir donné au peuple de sanctionner ses élus, en contestant un texte voté par le Parlement. Ce n’est pas encore l’initiative, qui permet de modifier la Constitution, et qui n’arrivera au niveau fédéral qu’en 1891. La Constitution de 1874 conduit également à une consolidation de l’État fédéral, elle instaure un Tribunal fédéral permanent et abolit la peine de mort.
Le nouveau texte divise fortement. Si les Schaffhousois sont quasiment unanimes à l’approuver, à Uri, c’est non à 92%. C’est avant tout une question de religion. Le camp du oui est fort dans les grands cantons protestants, urbains et progressistes, tandis que le non l’emporte dans les petits cantons catholiques, traditionnellement conservateurs.
- L’article et la vidéo de Claude Longchamp, Carlo Pisani et Renat Kuenzi
- Qu’est-ce qu’un référendum? – vidéo explicative de Michele Andina
- Qu’est-ce qu’une initiative populaire, ou citoyenne? – vidéo explicative de Michele Andina

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