

Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Les politiciennes et politiciens suisses ne protègent pas suffisamment leurs données. Des informations personnelles sensibles ont atterri sur le dark web, notamment des mots de passe – parfois en lien avec l’utilisation d’adresses e-mail officielles sur des sites érotiques.
Aussi dans l’actualité du jour: la Confédération envisage de restreindre le statut de protection accordé aux réfugiés ukrainiens, en s’inspirant du modèle norvégien.
Bonne lecture,

Des données sensibles appartenant à des politiciennes et politiciens suisses ont été retrouvées sur le dark web, parfois en lien avec une utilisation douteuse d’adresses e-mail officielles, comme le rapporte notamment le Tages-Anzeiger.
Une enquête menée par l’entreprise technologique suisse Proton et la société américaine Constella Intelligence révèle qu’environ 16% des parlementaires suisses ont vu leurs données personnelles, dont des mots de passe, fuiter sur le dark web. 44 comptes e-mail et 78 mots de passe – parfois non cryptés – ont été compromis, certains via l’usage d’adresses officielles sur des plateformes comme LinkedIn, voire des sites de rencontres ou érotiques. Proton ne divulgue pas les noms. Les personnes concernées ont toutefois été informées.
L’utilisation abusive d’adresses e-mail parlementaires représente un risque important: chantage, atteinte à la réputation et accès potentiel à d’autres systèmes via des mots de passe réutilisés. Les services du Parlement ont précisé qu’aucun compte e-mail officiel de parlementaire n’avait été piraté, indique le quotidien zurichois.
Interrogé par le Tages-Anzeiger, le spécialiste en cybersécurité Nicolas Mayencourt plaide pour un code de conduite contraignant à l’intention des élus. La sensibilisation à la sécurité reste insuffisante – malgré la menace croissante. Chacun peut contribuer à la défense avec des gestionnaires de mots de passe, l’authentification à deux facteurs et des règles de comportement numérique. Le marché de la cybercriminalité croît rapidement depuis la pandémie. Si les cybercriminels formaient une économie propre, elle serait la troisième du monde.

La Suisse restreint la protection accordée aux réfugiés ukrainiens. À l’avenir, les Ukrainiennes et les Ukrainiens fuyant vers la Suisse ne bénéficieront plus automatiquement du statut S.
En décembre, le Parlement a décidé que seules les personnes dont le dernier domicile se trouvait dans des régions totalement ou partiellement occupées par la Russie, ou dans des zones où se déroulent des combats «plus ou moins intenses», pourront encore bénéficier de ce statut. Le Conseil fédéral doit appliquer cette décision parlementaire. Il s’oriente vers le modèle norvégien et prendra prochainement une décision, selon la SRF.
La Norvège divise l’Ukraine en régions sûres et non sûres. La Suisse devrait reprendre ce modèle, avec quelques ajustements autour de la capitale, Kiev. Selon le Secrétariat d’État aux migrations (SEM), un tiers des réfugiés actuellement accueillis ne seraient plus éligibles au statut S.
L’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice) salue cette restriction, qu’elle juge tardive – et va encore plus loin: la semaine dernière, elle a déposé une motion au Conseil national visant à supprimer entièrement le statut S. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés critique cette décision, soulignant l’évolution rapide de la situation sécuritaire. Elle met en garde contre des traitements inéquitables et une insécurité juridique lors de renvois ou dans le cadre de procédures d’asile alternatives.

En novembre dernier, le peuple suisse a rejeté l’élargissement du réseau autoroutier avec 52,7% de non. Un audit du Contrôle fédéral des finances (CDF) révèle désormais que le projet prévu en Suisse romande comportait des incohérences dans le calcul du coût final.
Pour résoudre les goulets d’étranglement sur l’A1 et d’autres axes clés du réseau routier national, le Conseil fédéral avait soumis au Parlement un paquet de financement de six projets prêts à être lancés – cinq en Suisse alémanique et un en Suisse romande. Un référendum a été lancé, et le projet a été rejeté par le peuple.
L’audit du CDF montre que le projet entre Le Vengeron et Nyon comportait des chiffres contradictoires. Le Conseil fédéral évoquait 956 millions de francs, tandis que le message au Parlement parlait de 981 millions. Cette confusion s’explique par un processus interne peu transparent au sein de l’Office fédéral des routes (OFROU) et par une gestion défaillante des prévisions du coût final. Selon l’audit, cela nuit sérieusement à la crédibilité de l’OFROU.
Ces chiffres contradictoires avaient déjà suscité des critiques avant la votation. Les opposants dénonçaient une planification bâclée. L’audit vient confirmer leurs doutes. Le rapport souligne l’importance de données claires et transparentes – en particulier lorsque l’on vote sur une question politiquement sensible. Le CDF recommande une vérification systématique des coûts à tous les niveaux hiérarchiques. L’OFROU a accepté cette recommandation.

Aujourd’hui, le conseiller fédéral Ignazio Cassis et le commissaire européen Maroš Šefčovič ont signé à Bruxelles une déclaration commune définissant les modalités de coopération entre la Suisse et l’Union européenne (UE) pour la période allant de fin 2024 à l’entrée en vigueur du paquet Suisse-UE.
Cette déclaration fixe les règles de coopération pendant la phase de ratification du nouveau paquet bilatéral. Elle prévoit des mesures transitoires dans des domaines comme la recherche, l’approvisionnement en électricité, la santé et les transports. Les chercheurs en Suisse bénéficieront rétroactivement, dès janvier 2025, d’un accès aux programmes européens comme Horizon Europe. Une coopération renforcée est aussi prévue pour la stabilité du réseau électrique et la protection de la santé.
Parmi les autres éléments: la participation à l’Agence ferroviaire européenne ou la poursuite du dialogue sur la régulation des marchés financiers. Les autres accords du paquet devraient être signés début 2026. Le Conseil fédéral prévoit également de soumettre le message relatif au paquet Suisse-UE au Parlement durant le premier trimestre 2026.
Traduit de l’allemand à l’aide d’un traducteur automatique/dbu

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