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Do, ré mi, fa, sol, la Di-do

Une jeune femme toute simple. Keystone

Salle comble, comblée et conquise d’avance vendredi pour Dido au Montreux Jazz Festival. Une soirée tout entière vouée à la douceur et à la joliesse.

Quant aux éclairs, ils étaient plutôt à chercher dans le ciel de la Riviera, une fois de plus arrosée par des trombes d’eau.

La biographie officielle dit d’elle qu’elle est la première étonnée de son propre succès. A 32 ans, le phénomène de la pop anglaise a atteint une gloire planétaire à laquelle elle ne semblait pas aspirer.

La musique, elle la pratique pourtant depuis sa plus tendre enfance. Flûte d’abord, piano et violon ensuite. Puis à 17 ans, réalisant qu’elle ne sera jamais une virtuose classique, elle se tourne vers les études de droit.

Mais pas pour longtemps. Son frère Rollo la convainc de chanter pour Faithless, le groupe qu’il vient de monter. C’est d’ailleurs avec ce combo electro-house qu’elle se produit une première fois à Montreux, en 1996.

Puis elle décide de se lancer en solo et se met à fignoler ses propres compositions. En juin 99 sort «No Angel», un album aussitôt remarqué par le milieu du show-biz.

«Here with me» devient le générique de la série TV «Roswell» et le rappeur Eminem intégre quelques lignes de «Thank you» à l’un de ses titres. Ce qui vaut à Dido de conquérir les Etats-Unis avant son Angleterre natale.

Au total, cette première galette se vendra à 12 millions d’exemplaires. Reconnaissance du public et Awards pleuvent sur la chanteuse, qui confirme en 2003 avec «Life for rent», son second album, produit par Rollo.

Une star tellement naturelle

La gloire ne semble pourtant pas lui être montée à la tête. Sur scène, miss Dido est aux antipodes des bimbos du R n’B ou des stars sulfureuses issues de la lignée Madonna-Britney. Avec son jeans et son top à bretelles bien sage, elle ressemble d’abord à la jeune femme toute simple que vous aimeriez croiser dans le bus ou au supermarché.

Et cette simplicité se retrouve dans sa manière de s’adresser au public. Directe et naturelle, elle raconte de petites tranches de vie qui pourraient être les vôtres et qui lui ont inspiré ses chansons.

Monochrome

«Colours» annonçait le programme. Au niveau des éclairages en tout cas, Dido sait habiller son spectacle des teintes les plus chatoyantes. Habituellement plutôt sobre dans ce domaine, la scène de l’Auditorium n’avait pas souvent vu pareille féerie.

Au niveau des émotions par contre, la palette est nettement plus restreinte. Pas de rouge passion, ni de pourpre flamboyante, pas même de bleu à l’âme. Juste du rose, du rose et encore du rose, mâtiné de grisaille.

De son passé electro, la chanteuse a gardé cette voix monocorde, un peu métallique et faussement suave qui finit par lasser, malgré l’incontestable joliesse des mélodies.

Qu’elle chante l’amour triste, l’amour heureux ou l’amour coquin, Dido est toujours plus ou moins dans le même registre.

Folie bien sage

Mais les spectateurs – tous âges confondus et conquis d’avance – ne sont pas là pour bouder leur plaisir.

Et le groupe leur en donne pour leur argent. Avec un bassiste black qui ne jurerait pas dans la folie d’une soirée ragga et une percussionniste réellement inspirée, les musiciens apportent un grain de folie à ces chansons un peu ternes, qui au final se ressemblent à peu près toutes.

Et puis, si Dido touche pareillement toutes les générations, c’est peut-être simplement que sa musique a la vertu de ne déplaire à personne. Sans prendre aucun risque, on ne court pas celui de se planter.

swissinfo, Marc-André Miserez à Montreux

Dido s’est produit pour la première fois à Montreux en 1996 avec le groupe Faithless.
Elle a sorti son premier album «solo» en 1999. Celui-ci s’est vendu à 12 millions d’exemplaires.
Son second album «Life for rent» est sorti en 2003.

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