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La vision du nouveau directeur de Locarno

Une nouvelle ère commence à Locarno avec Frédéric Maire. (Photo: Festival du film de Locarno) locarno film festival

Choisi dimanche comme directeur artistique du Festival international du film de Locarno, Frédéric Maire apportera un certain nombre de changements.

Répondant aux questions de swissinfo, le Neuchâtelois annonce qu’il cherchera à remettre les films au cœur de l’événement.

Frédéric Maire reprend les rênes d’un festival mené pendant cinq ans par la journaliste italienne Irene Bignardi, laquelle compte maintenant reprendre son souffle et passer à d’autres projets.

Le Neuchâtelois a commencé sa carrière en tournant des courts métrages. Il est aussi critique de film et co-fondateur de la Lanterne Magique, un club de cinéma destiné aux enfants.

A l’aise en langue italienne, Frédéric Maire est connu dans le petit monde du festival. Il y a travaillé au sein du service de presse dans les années 1980 et 1990 et fait partie de la commission de programmation.

swissinfo: Qu’est-ce que cela fait de se retrouver directeur artistique du festival de Locarno?

Frédéric Maire: J’en suis évidemment très heureux. J’ai beaucoup travaillé pour ce festival et avec [les précédents directeurs] Irene Bignardi, Marco Müller et David Streiff. Je serai toutefois comme un jeune étudiant qui apprend ce qu’est un festival et où se situe Locarno dans le monde des festivals.

Pour moi, Locarno est un festival particulier. Les festivaliers peuvent facilement y rencontrer les réalisateurs, prendre un verre ou discuter avec – ce côté informel est très particulier. Locarno est aussi le festival de demain – il ne doit pas rivaliser avec Berlin, Cannes ou Venise mais demeurer à part et montrer des films qui pourraient ensuite l’être dans ces festivals.

swissinfo: Quels sont vos plans pour le festival? Allez-vous y apporter des changements?

F.M.: Nous devons trouver une forme de continuité avec les périodes David Streiff, Marco Müller et Irene Bignardi. Il ne s’agit pas de faire table rase du passé et commencer quelque chose de neuf. Pour moi, l’important est de suivre la voie tracée par les précédents directeurs.

J’apporterai des changement. Mais la Piazza Grande comme la compétition resteront ce qu’elles sont… Mes choix se porteront davantage sur l’aspect cinéma. Nous voulons mettre les films au centre du festival, le reste devant naître à partir des films… Un sujet ne doit pas être débattu seulement parce qu’il est intéressant. C’est le film dans lequel il apparaît qui peut nous permettre de susciter le débat.

swissinfo: A vos yeux, quels sont les principaux défis liés à votre nouvelle fonction?

F.M.: Ils sont probablement très nombreux! L’un des tout premiers consistera à renouer avec les distributeurs de films. Actuellement, ils sont un peu en colère contre le festival. J’espère que nous pourrons discuter et construire une relation nouvelle avec eux.

Pour moi, il est très important d’avoir les distributeurs au festival, car ils font plus ou moins le même travail que nous – choisir les films à montrer au public. Si nous faisons le même travail, pourquoi ne pas essayer de le faire le plus possible ensemble?

swissinfo: Est-il facile de succéder à une personnalité comme Irene Bignardi?

F.M.: Irene Bignardi travaille comme journaliste, critique, écrivain… C’est une grande figure dans le milieu du cinéma. Elle a également beaucoup de charisme. Quand vous la rencontrez, vous sentez qu’elle vit pour les films et pour ce qu’elle croit.

Je n’aime pas forcément les mêmes films qu’elle. Je changerai donc probablement certaines choses par le simple fait que nos goûts sont différents, ce qui est normal.

On a beaucoup parlé de glamour au sein du festival. L’essentiel du glamour sous l’ère Bignardi, cela aura été Bignardi elle-même, je crois. Et cela reste le cas aujourd’hui.

Interview swissinfo: Isobel Leybold-Johnson à Locarno
(Traduction: Pierre-François Besson)

– Frédéric Maire est né à Neuchâtel en 1961 de père suisse et de mère italienne. Il est marié et père d’une fille.

– Il a commencé sa carrière en réalisant des courts métrages et en tant que critique. Il a travaillé pour le festival de Locarno et fondé en 1992 la Lanterne Magique, un club de cinéma destiné aux enfants.

– Frédéric Maire entrera en fonction le 1er octobre, sur la base d’un contrat renouvelable de trois ans.

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