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Des Suisses aux côtés des déshérités du Brésil

Les plus pauvres ne peuvent souvent compter que sur eux-mêmes. Mais, au Brésil, une ONG suisse, les soutient. Elle s'appelle «E-Changer».

Au nord de São Paulo, après quelques heures d’une route qui serpente dans un paysage de vertes collines, on distingue quelques huttes faites de bambous et de bâches de plastique noir.

Des hommes, des femmes et des enfants vivent là, dans un profond dénuement, sans eau courante, ni électricité. Ils tentent de faire pression sur les autorités pour obtenir le droit de vivre sur cette terre de manière durable.

Sur les quelque 180 familles qui sont passées par le camp de «Chico Mendez» – du nom de l’écologiste brésilien assassiné – seules une petite quarantaine ont tenu le coup. Les autres ont préféré regagner les favelas de São Paulo. Pour elles, les conditions de vie au camp étaient vraiment trop précaires.

Redonner confiance

Pourtant, la plupart des occupations finissent par réussir, un jour ou l’autre. Et cela grâce à l’appui du «Movimento sem terra» (Mouvement des gens sans-terre) dont le drapeau flotte sur le camp de «Chico Mendez».

«Movimento sem terra» est, d’ailleurs, l’un des trois partenaires locaux de E-Changer. Cette ONG helvétique a décidé de suivre de nouveaux chemins dans la coopération au développement.

Une vingtaine de ses volontaires travaillent actuellement au Brésil. Leur ambition est de travailler le plus étroitement possible avec les mouvements sociaux locaux.

Pour Beat Wehrle, dit «Tuto», coordinateur de E-Changer, le volontaire est là pour redonner confiance à des gens qui sont paralysés par la léthargie et le désespoir.

Du temps, pour durer

Mireille Borloz, «Mirela», 31 ans, originaire de Montreux, est infirmière. Comme les autres volontaires, elle s’est engagée pour trois ans. «Au début, dit-elle, trois ans, ça me faisait peur. Mais, en fin de compte, dans un projet de développement, on a besoin de temps si l’on veut que ça dure.»

Mirela vit au Brésil depuis 14 mois. Elle travaille dans cinq camps différents. Où elle donne des cours d’hygiène à des familles sans terre. Mais elle cherche, avant tout, à aider les gens à prendre leur destin en mains.

Un exemple. Pour remplacer des médicaments dont le prix est prohibitif, chaque camp cultive un jardin d’herbes médicinales. «Mon rôle, explique Mirela, consiste à motiver les familles et à les soutenir grâce à quelques connaissances techniques.»

Des raisons d’y croire

Au Brésil, 350 000 familles ont gagné leur combat. Et arraché des titres de propriété. Mais 80 000 familles vivent toujours dans des camps de fortunes.

Les miséreux de Chico Mendez sont bien décidés à se battre jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’ils possèdent, eux aussi, leur propre coin de terre.

Hansjoerg Bolliger, envoyé spécial swissinfo à São Paulo

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