Profs zurichois à l’école en Floride
Soixante enseignants du canton de Zurich ont conclu dimanche quatre semaines de formation à l'Institut d'Eté des Enseignants Suisses à l'Université du Littoral du Golfe du Mexique, un établissement situé dans le sud-ouest de la Floride. A la rentrée, ces enseignants du primaire et du secondaire entendent s'appuyer sur l'ordinateur dans leurs classes. Et conduire certains de leurs cours en anglais.
Le programme de formation est le fruit d’une collaboration entre le Ministère de l’Education, le canton de Zurich et le secteur privé. Des entreprises helvétiques réunies au sein de la Fondation Spenderverein, telles que le cimentier Holcim et la banque UBS, financent le programme jusqu’en 2003 pour un coût de 600 000 Francs suisses par an. «Apres 2003, le canton prendra la relève sur le plan budgétaire», indique à swissinfo Christian Aeberli, Chef des Projets au Ministère.
Pour sa deuxième édition, le programme a accueilli cette année 60 enseignants, soit le double de l’été dernier. Pendant quatre semaines, les participants ont été immergés dans le système d’éducation américain. Logés sur le superbe campus de l’Université du Littoral du Golfe du Mexique (Florida Gulf Coast University, ou FGCU), entre Naples et Fort Myers, ils ont suivi des cours d’anglais et des séances de formation à l’emploi de l’informatique en classe. Ils ont par ailleurs visité des écoles de Floride et discuté avec de nombreux enseignants et chercheurs américains spécialisés dans l’éducation.
Pas assez d’anglais
Le bilan tiré par les enseignants suisses est positif, bien qu’en raison du grand nombre de participants cette année, l’immersion linguistique n’ait pas été totale. «J’ai l’impression qu’après ce stage, je vais me sentir plus à l’aise pour utiliser l’ordinateur et l’Internet avec mes élèves», déclare ainsi à swissinfo Irène Deboni, une enseignante zurichoise, avant d’ajouter: «Mais je n’ai pas tellement profité de l’immersion en anglais car nous sommes nombreux, et bien souvent, nous commencions nos conversations en anglais entre nous et puis au bout d’un moment, nous retournions à l’allemand».
Le programme a été l’occasion d’une comparaison entre les systèmes d’éducation américain et suisse, tant de la part des participants que des organisateurs. «Il y a des similarités entre les deux systèmes mais nous sommes peut-être plus modestes et nous savons moins bien vendre ce que nous faisons», remarque Irène Deboni. «En Suisse, les enseignants ont une grande tradition d’autonomie, de responsabilité et de créativité, que ce soit au sein d’une équipe ou isolément, tandis que chez nous, aux Etats-Unis, le système est plus hiérarchique et rigide», estime de son côté Victoria Dimidjian, directrice de l’Institut d’Eté des Enseignants Suisses à l’Université du Littoral du Golfe du Mexique.
Une aubaine
Cette université américaine a la particularité d’être flambant neuve. Financée par l’Etat de Floride, elle a ouvert ses portes en 1997. Pour la FGCU, le programme suisse est donc une aubaine. «C’est extrêmement important car il s’agit de notre premier programme international d’envergure, d’autant que pour obtenir le programme suisse, nous étions placés en concurrence avec des établissements prestigieux comme Harvard et Stanford», indique en effet à swissinfo le responsable académique de l’université, Brad Bartel.
Marie-Christine Bonzom
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