Credit Suisse: bénéfice record et patron sur le départ
Le patron de la deuxième banque suisse Oswald Grübel se retirera début mai. Son successeur est Brady Dougan, directeur de la banque d'investissement du groupe bancaire.
Credit Suisse annonce dans le même temps un presque doublement de son bénéfice net à 11,3 milliards de francs.
Nommé à la direction du Credit Suisse Group (CSG) en septembre 2002, Oswald Grübel, 64 ans, aura passé près d’une quarantaine d’années dans le groupe. Après avoir mis en route la nouvelle stratégie de banque intégrée l’an dernier, il estime le moment propice à un départ.
Cette décision a néanmoins surpris le milieu, qui n’attendait pas son retrait avant l’année prochaine. L’Allemand quittera la direction du groupe le 4 mai, jour de l’assemblée générale annuelle. Il n’est pas prévu qu’il entre au conseil d’administration, a-t-il dit en conférence téléphonique.
Son successeur, Brady Dougan, 48 ans, est directeur de la banque d’investissement du CSG. L’Américain travaille pour le groupe depuis dix-sept ans.
Vente de la Winterthur en cause
Ce changement intervient alors que le numéro deux bancaire helvétique affiche de nouveaux records. En 2006, le Credit Suisse a dégagé un bénéfice net de 11,3 milliards de francs, soit une hausse de 94% par rapport à 2005, en prenant compte du gain de 1,82 milliard généré par la vente de la Winterthur.
Le profit net au quatrième trimestre a été quadruplé, à 4,68 milliards de francs, grâce à cette transaction. La banque a finalisé la vente de l’assureur au groupe français Axa à fin décembre. Le résultat des activités abandonnées a été de 2,07 milliards de francs grâce à cette opération d’octobre à décembre et de 3,1 milliards sur l’année, contre 1,3 milliard en 2005.
Nouvelle stratégie payante
Le modèle de banque intégrée a aussi prouvé son efficacité, estime Oswald Grübel dans le communiqué. Le CSG ne s’est jamais aussi bien porté, selon lui. En 2006, les produits nets ont grimpé de 27% à 38,603 milliards. Le groupe a enregistré un afflux net de nouveaux capitaux de 95,4 milliards. Tous ces résultats dépassent les prévisions des analystes.
Pour rappel, l’UBS a inscrit un bénéfice net de 12,26 milliards de francs l’an dernier, soit une baisse de 12,7% sur un an malgré une performance record dans les activités financières. Le tassement s’explique par les cessions d’unités à la banque Julius Bär en 2005.
Banque d’investissement en poupe
Presque toutes les divisions du Credit Suisse ont participé aux records, en particulier la banque d’investissement (Investment Banking). Les produits nets ont bondi de 32%, à 20,5 milliards de francs et le bénéfice des activités poursuivies avant impôts a atteint 5,95 milliards, soit une hausse de 272%.
Dans la banque privée (Private Banking), le groupe a vu ses produits nets progresser de 11% à 11,7 milliards. Le résultat des activités poursuivies avant impôts a grimpé de 16% à 4,6 milliards.
La gestion institutionnelle (Asset Management) affiche en revanche une évolution plus modeste, avec une hausse de 2% des produits nets à 2,9 milliards. Le résultat des activités
poursuivies avant impôts a pour sa part chuté de 50%, à 508 millions de francs.
Le conseil d’administration propose le versement d’un dividende de 2,24 francs par action. Le Credit Suisse se dit convaincu que les perspectives de croissance mondiale resteront bonnes en 2007 et que les activités clients se maintiendront autour de leur niveau de l’an dernier.
swissinfo et les agences
Exercice 2006 de Credit Suisse:
Bénéfice net: 11,327 milliards de francs (+ 94%)
Afflux net d’argent frais total: 95,4 milliards
Dividende proposé: 2,24 francs par action
Le groupe emploie quelque 45’000 collaborateurs
Credit Suisse a été fondé en 1856 par Alfred Escher dans le but de financer l’extension du réseau ferroviaire de la Suisse et son industrialisation.
Aujourd’hui, le groupe dont le siège est à Zurich est la 2e banque suisse, derrière UBS.
UBS et Credit Suisse réalisent ensemble 50% du bilan total de toutes les banques suisses.
Les activités des deux groupes contribuent pour 10% au Produit intérieur brut (PIB) de la Suisse.
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